Un homme, Un cri - original - texte intégral



UN HOMME, UN CRI
par
MAXIME LAPERLE
maximelaperle@hotmail.ca




NOMENCLATURE DES PERSONNAGES

Personnages principaux :

1. Le Sgt. JAMES CULLEN, 36 ans

C’est un militaire Canadien anglais, fédéraliste, d’une forte taille robuste, formé par l’entrainement militaire de toute évidence. C’est un homme doux et conciliant, mais qui doit faire preuve d’une dureté farouche pour maintenir son autorité avec les malades qui sont pour la plupart des soldats d’infanterie, envoyés au front. Il travaille à l’hôpital mobile militaire depuis deux ans. Il s’est instruit à l’université de Ryerson, à Toronto.

2. Le Pvt. OLIVIER TRÉTAULT, 26 ans

Un soldat Québécois, qui est également indépendantiste. Présentement sans ressources, il s’est enrôlé dans l’armée, ne se trouvant aucun emploi au Canada, ou au Québec. Aussi, il est de nature paresseuse. Un jeune homme athlétique, mais quelquefois qui se retrouve à être borné. Il sait un peu l’Anglais sans le maitriser parfaitement. Il possède des traits anguleux qui lui donnent l’apparence d’un jeune premier.

3. Le Crpl DEREK LYMAN, 27 ans

Un personnage qui s’inspire tendrement du personnage Walter « Radar » O’Reilly, de la télésérie M*A*S*H, et joué par Gary Burghoff. C’est un jeune soldat qui se spécialise dans les télécommunications satellites et terrestres.

Personnages secondaires :

1. Le pilote, (23 ans)

2. Les infirmières, (entre 25 à 36 ans)

3. Les soldats, ( tous dans la vingtaine)


THÈME EXPLOITÉ


« Que ferait Albert Camus, s’il devait s’attaquer au drame de guerre ? »

C’est à partir de cette question bien simple, que je me suis attaqué à mes thèmes concernés. Il est bien évident que la guerre en elle-même, n’était pas à coup sur, un thème assuré, même si tout le contexte historique du film repose sur la guerre en Irak. Le thème central du film, est l’incommunicabilité qui se présente sous la forme exclusive de la langue. Alors, dans le milieu militaire, la langue, que ce soit l’Anglais ou le Français, vit une réalité complexe, puisque la langue prend des allures de guerres intestinales quant aux rapports de force entre les officiers supérieurs et leurs subalternes. Dans l’armée, l’autorité ne devient qu’une question de grades, et ce film s’exprime clairement sur ces nombreux rapports de force contenus. Lorsqu’il est dit de faire du Camus dans le drame de guerre, c’est qu’il s’agissait d’implanter l’absurde dans le genre. Camus n’avait pas fait d’œuvre lui-même sur la guerre. La plupart de sa fiction dans le théâtre et dans le roman, reposait sur l’absurde dans la vie quotidienne, donnant résultat à des œuvres réalistes. Des œuvres qui devenaient quand même bien songées pour leur époque. Camus avait pris le sujet du quotidien et du banal, tandis que ce scénario va sur les lieux de l’absurdité même, franchement et sans ménagement. C’est la logique folle de la guerre illustrée ici, insufflant sa présence dans le texte. La cruauté est là, farouche et inexorable, ne cherchant jamais à se raisonner et à s’expliquer dans la mort injuste. Même s’il est pourtant véridique que Camus ne s’interrogeait presque jamais à propos de la guerre dans sa fiction, Jean Anouilh y réfléchit amèrement à l’aspect du conflit et de la torture dans ses pièces noires : Antigone et La Culotte. Certes, il n’est pas dit que le scénario renferme explicitement les thèmes du conflit et de la torture. Alors tout devient sous-entendu, et à l’imagination du spectateur.



1.   INT. – TENTE MILITAIRE ( DORMOIR DES CHIRURGIENS) – JOUR
      Nous sommes dans une large tente, où quelques lits repliables vert kaki sont distancés l’un envers l’autre, occupant leur place dans la tente. À l’extérieur de la tente, c’est toute une commotion : les soins sont dispensés par le personnel médical à des soldats blessés reposant sur des civières. On distingue cela, au travers des multiples ouvertures de la tente. UN SOLDAT CANADIEN, 20 ans, Québécois d’origine, entre dans la tente avec fringance, en tenant à la main sa large carabine d’épaule. Il est un soldat flegmatique, mais parvient difficilement à maitriser son sang-froid. Il cherche frénétiquement du regard un docteur. Le Sergent JAMES CULLEN, 35 ans, un militaire également Canadien, typique avec une fine moustache brune et les cheveux en brosse, est assoupi dans l’un des lits repliables. On distingue également que c’est son coin personnel. James se passe le bras devant le visage et exhale bruyamment. Le soldat reconnaît James au fond de la tente et accourt vers lui, encore couché.
                                                                 
                                                                  LE SOLDAT  ( Anglais cassé )
                                    Sir ! You gotta wake up ! I’ve got a wounded man
                                    on my hands… He doesn’t look too great.

      James se réveille de sa léthargie et se met sur son séant.

                                                                  JAMES ( au soldat )
                                    Allright, kid, I’m gonna check him out.
                                                                 
      Le soldat hoche de la tête avec satisfaction et sort de la tente.

                                                                  JAMES ( à lui-même )
                                    Well there goes my coffee break.
     
      Il se lève et suit le jeune soldat au dehors de la tente.

2.   EXT. HOPITAL MOBILE CHIRURGICALE – JOUR
      James suit le soldat vers un autre combattant, OLIVIER TÉTRAULT, 23, un jeune homme avec des traits anguleux, ayant même l’apparence d’un jeune premier. Olivier git sur une civière de guerre et est horriblement mal en point. Il y a des résidus d’une mine anti-personnelle, implantés dans le thorax et l’abdomen du jeune soldat. Olivier est muet, et son visage n’est qu’un grand couinement de douleur. James évalue du regard les blessures et les symptômes d’Olivier.

                                                                  JAMES
                                    Let’s hope, that he doesn’t have spinal chord injury.

      Le soldat le regarde.

                                                                  LE SOLDAT ( Anglais cassé )
                                    Why, you’d think it’s that ?

                                                                  JAMES ( gueulant au loin )
                                    NURSE ! …
                                                                  ( deux secondes )
                                    God, where the hell are they ?

      James se penche vers Olivier, en essayant d’apporter du réconfort. Mais Olivier accepte mal son soutien, et l’ignore en grognant de colère et de douleur.

                                                                  JAMES
                                    Don’t worry  son, you’re in good hands now.
                                    You’ll be allright… That is, if I have anything to say
                                    about what you’ve got.

      Une INFIRMIÈRE, 26 ans, vêtue militaire et svelte comme une américaine moyenne, accourt vers James et le soldat. Elle sort de l’hôpital mobile par l’une des trois entrées principales.
     
                                                                  JAMES ( à elle )
                                    Nurse…
                                                                  ( à voix basse )
                                    Here, I’m gonna help you in putting him on the gurney.

      James aide l’infirmière à embarquer Olivier sur une civière mobile, en empoignant la couverture en dessous du soldat. James et l’infirmière l’amènent à l’intérieur de l’hôpital. James se retourne en direction du soldat et lui empêche l’accès. D’une façon paternaliste, James met amicalement sa main sur son épaule.

                                                                  JAMES ( gentil et calme )
                                    You know, you can’t come in here… Policy rules.
                                    Just grab something to eat at Mess Hall, and we’ll do
                                    the rest.

      Le soldat se résigne. Il quitte James et va déprimé, en direction du Mess Hall ( cafétéria ).
                                     
3.   INT. – HÔPITAL MOBILE CHIRURGICALE - JOUR
      James est habillé en sarrau blanc, coiffé d’un bonnet absorbant la sueur et d’un masque en papier sur la bouche. James marche rapidement dans l’hôpital. L’intérieur donne l’impression que nous sommes dans un grand chapiteau vert. Les parois et les murs de l’hôpital ne sont que de larges pans de tissu en kevlar vert. Il marche en direction de la grande chambre d’opération, les bras et les mains fraîchement lavés et repliés au niveau de sa poitrine.

4.   INT. – CHAMBRE OPÉRATOIRE – JOUR
      James constate qu’Olivier est sur la table chirurgicale. Il est anesthésié sur la table d’opération, ayant un masque respiratoire noir sur la bouche. De nombreuses machines indiquant ses signes vitaux, sont à ses côtés. Un sac noir gonfle et se dégonfle ad-nauseam, à la respiration du jeune homme. James procède à l’opération d’Olivier, d’un calme de marmoréen. James n’est pas seul avec Olivier, il est entouré de dix autres patients. Les patients subissent leur opération avec huit docteurs-chirurgiens, ainsi que les infirmières, sous la gouverne de trois infirmières en chef. Une INFIRMIÈRE, 28 ans, en tenue chirurgicale, avance vers James.

                                                                  JAMES
                                    Nurse, you’re going to have to control the intake
                                    of anesthesia he’s been given.

                                                                  INFIRMIÈRE
                                    Yes, sir.

      James retire de son abdomen et de son thorax les résidus de shrapnel et les dépose dans un bol métallique. L’infirmière lui éponge minutieusement la sueur luisante sur le front, aux intervalles réguliers.

5.   INT. – SALLE DES PATIENTS – LARGE CHAMBRE D’HÔPITAL – NUIT
      Olivier est allongé, inconscient de son opération, sur l’un des lits de l’hôpital. À côté de son chevet, près de la tête du lit, il y a une bombonne anesthésiante. Le masque à gaz est à droite de sa tête, et le caoutchouc du masque noir lui touche l’oreille. Olivier se retrouve parmi d’autres soldats alités, et ont l’air tout aussi misérable les uns que les autres. Il est immobile sur son dos, comme une planche de bois inerte. Une INFIRMIÈRE, dans la trentaine et grassette, retire soigneusement le masque du lit propre d’Olivier. Olivier se réveille légèrement et ouvrent les yeux ensommeillés. Sa vision est brumeuse et légèrement dédoublée, mais redevient correcte. De nombreuses infirmières passent devant son lit, jusqu’à ce que la même infirmière, une Québécoise rousse, vient à lui en trônant son corps d’amazone par-dessus son visage.

                                                                  INFIRMIÈRE
                                    Est-ce que vous voulez manger quelque chose de particulier
                                    pour diner ?

                                                                  OLIVIER ( laconiquement)
                                    Non, j’sais pas quoi manger de si spécial. Y’a rien qui me
                                    vient à l’esprit.

      Olivier essaie de bouger son cou, mais en est incapable. L’infirmière le remarque.

                                                                  INFIRMIÈRE
                                    Si j’étais vous, j’essaierais pas trop de bouger mon corps.
                                    J’crois pas que j’en serais vraiment plus capable que vous.

      Elle se mord les lèvres, faisant signe d’inconfort. Elle projette du regret à ce qu’elle venait de dire. Elle soupire, tout en se massant le front du bout des doigts. Elle dépose sa main, près de la tête d’Olivier.


                                                                  INFIRMIÈRE
                                    Essayez-donc juste de vous reposer… Okay là….

      Olivier ne comprend pas l’attitude de l’infirmière et ne sait pas comment réagir. Il reste stoïque et regarde partir l’infirmière. James se tient à l’autre bout de la grande chambre, contemplant Olivier à distance. L’angoisse transparaît sur le visage de James. Il tient sous le bras, les résultats d’examen d’Olivier dans un cartable, avec les documents d’identité de soldat canadien. James s’approche discrètement près de son lit. Olivier remarque James du coin de l’œil. Olivier se tourne vers James et sourit. James sourit tristement, et s’arrête au pied du lit.

                                                                  JAMES ( gêné )
                                    So… How are we feeling today ?
                                   
      Olivier reste perplexe d’exaspération, et il plisse les yeux en signe de mépris.

                                                                  OLIVIER ( dur et sec )
                                    I still don’t speak English… Do you speak any French ?
                                    So… En Français S.V.P.

      James devient un tantinet surpris et se mord la lèvre inférieure en signe de colère. Il reste tout de même calme. Olivier sourit en coin, ayant un regard goguenard.

                                                                  JAMES ( froid )
                                    About French well yeah…. Here’s one thing, I’ve never
                                    cared to learn it, even while I lived in Toronto in my
                                    formative medical years at Ryerson. And even as for now,
                                    I won’t really care about learning it even more, even
                                    considering that I do outrank you. I am a Sergeant, and
                                    you still are a private, Private Tétrault. Even though,
                                    I’m at the very moment, your physician.

      Olivier reste imperturbable.


                                                                  OLIVIER
                                    Bon, parle moi donc en Anglais. Je m’en fous.
                                    Sapré tête de cochon.

      James garde encore son calme.

                                                                  JAMES
                                    Fine be that way… You may be my patient as of now,
                                    but you won’t let off some steam, when the M.Ps will
                                    get here, for your own insubordination. So stop being
                                    so fucking belligerent, Pvt.Tétrault, it won’t get you
                                    any further.

      James prend une grande respiration. Olivier semble avoir usé toute sa patience. Il devient résigné. James reprend encore tout son calme.

                                                                  OLIVIER
                                    Bon là, pourquoi j’ peux pas bouger ?
                                                                  (Anglais cassé)
                                    Why I can’t move ?

                                                                  JAMES ( soulagé )
                                    Finally, you’re getting reasonable…
                                    With me at the very least.
                                                                  ( Il soupire )
                                    Well I’ll be the first to finally break this to you.
                                    But the main reason you can’t move from your waist
                                    down, is because of spinal chord injury… In a way,
                                    it hasn’t made you a quadraplegic but I saved you
                                    on the operating table in order to make you a paraplegic.
                                    That’s why I consider your case amazing. You’re
                                    going to recover sensation in your arms and
                                    your upper body in three weeks or so.

      Olivier est horrifié et écarquille grandement les yeux.

                                                                  OLIVIER ( colère réprimée )
                                    Crisse, ct’une blague!
                                                                  ( Anglais cassé )
                                    It’s a joke !

      James fixe le plancher, n’ayant plus le courage de regarder dans les yeux de son interlocuteur.

                                                                  JAMES ( regardant de côté )
                                    I’m afraid so, and no this is not a joke. I’m dead serious,
                                    as always.
                                                                  ( retourne à Olivier )
                                    Because you see while I removed shards of shrapnel from
                                    the lower half of your spine, nearest to your pelvis. There
                                    was enough of substantial damage inflicted to your spinal
                                    chord, where was the pelvic girdle, starting from your coccyx.

      Olivier a les yeux vitreux et larmoyants. James essaie de parler, mais arrive très horriblement à articuler.

                                                                  JAMES
                                    Yes..
                                                                  ( Il ravale sa salive )
                                    You’re lucky to be alive, but you may never walk
                                    again.

      Olivier fixe James de façon menaçante.
                                                                 
                                                                  OLIVIER ( défiant )
                                    Je ne vous crois pas !
                                                                  ( Anglais cassé )
                                    I DON’T FUCKIN’ BELIEVE YOU !

      James vacille légèrement son torse vers l’arrière. Il roule des yeux et se lève lourdement du châssis de fer, constituant le pied du lit. Il est debout au côté droit d’Olivier.

                                                                  JAMES
                                    Do you feel anything, if I do this ?

      James gratte des deux doigts le cou d’Olivier, vers la pomme d’Adam. Olivier ne répond aucunement. Ensuite, il gratte la région de son bas-ventre, proche de ses parties.

                                                                  JAMES
                                    Do you feel something there, also ?

      James le regarde en s’éloignant, et se retire dans l’allée au centre. Olivier est lourd de peine, et il est ruisselant de larmes. Un long silence s’installe. James devient chagriné également.

                                                                  JAMES ( pitoyable )
                                    Forget what I said about the insubordination thing,
                                    you have every right in the world to be pissed off.
                                    Even if I have to take the brunt of it.

      James quitte Olivier en chagrin et se retourne vers la même infirmière rousse de trente ans.

                                                                  JAMES
                                    Give him some morphine… Just in case, he becomes
                                    belligerent.

      Il quitte la grande chambre.

6.   INT. – TENTE  MILITAIRE – NUIT
      James est assit sur son lit dans son propre recoin personnel. Il est fatigué de sa journée et se masse le visage des deux mains. Il décide de se coucher sur le dos, et fixe le plafond. Il est méditatif.


7.   EXT – HÔPITAL MOBILE CHRURGICALE – JOUR
      James marche au dehors en longeant l’immense tente de l’hôpital mobile. James semble déconcerté. L’un des opérateurs, responsable des communications radar, DEREK LYMAN, 22 ans, est un jeune homme au regard sensible et porte des lunettes de style aviateur. Derek va à la rencontre de James.

                                                                  DEREK ( hâtivement )
                                    Sergeant Cullen, there are two priority cases : some
                                    of our men are down… They think it’s only superficial
                                    wounds by enemy fire from the insurgents, hiding in the
                                    delapidated buildings. It’s 40 miles away by chopper,
                                    somewhere near Fallujah.

      James devient irrité.

                                                                  JAMES
                                    Well Derek, you caught me at the worst possible time.
                                    As a matter of fact, I was about to get the discharge
                                    formalities of a paraplegic Quebecois patient of mine.

      James réfléchit un instant.

                                                                  JAMES
                                    Are you sure you’ve checked anyone else ?

                                                                  DEREK
                                    All of the other doctors are operating.  

                                                                  JAMES ( irrité )
                                    Christ… Well, aw’right… For once, if there’s nobody.
     
      James fronce des yeux, en ayant l’air absorbé. Il s’adresse finalement à Derek.


                                                                  JAMES
                                    You’ve said it’s only forty miles,
                                    somewhere near Fallujah ?

                                                                  DEREK ( hochant la tête )
                                    Yes sir.

                                                                  JAMES ( résolu )
                                    Aw’right, let’s haul ass.

      Avant de quitter, James fait volte-face vers Derek, en marchant simplement deux pas.
                                   
                                                                  JAMES
                                    By the way, if I’m away, you’ll assign somebody else
                                    into producing the discharge formalities for Private. Tétrault.
                                    He’s more useless to us, than a rotting vegetable. His official
                                    papers, are right now in possession with my direct superior,
                                    First Lieutenant Emmanuel Parrakis.
                                                                  ( Un instant)
                                    On second thought, let  Lt. Parrakis do the paperwork.

      Derek hoche la tête.

                                                                  DEREK
                                    Allright, sir. Well do.

8.   EXT –  PORT D’HÉLICOS - HÉLICOPTÈRE MILITAIRE BLACKHAWK - JOUR         
      Le large avion militaire est sur l’un des trois hélipads, façonnés dans le sable. Les hélicoptères, une fois atterri, ne sont pas loin de l’hôpital mobile. L’hélicoptère est prêt à décoller avec le vrombissement et le sifflement du rotor tranchant dans l’air. James et Derek se rendent au large hélicoptère, en compagnie d’un pilote. Ils marchent côte à côte calmement. James monte dans l’hélicoptère avec le pilote. Derek referme la portière de l’hélicoptère, dès qu’ils sont rentrés.
      Derek parle à James, à travers le grand hublot.

                                                                  DEREK
                                    Best of luck, sir…

9.   INT. – HÉLICOPTÈRE MILITAIRE BLACKHAWK – JOUR
      James est assis sur son siège rembourré, bouclé d’un harnais et d’une ceinture le clouant sur le siège. Il sourit vers Derek en le regardant, et fait un signe « O.K » le pouce vers le haut.

                                                                  JAMES
                                    Don’t worry about me, Derek.

10. EXT. - HÉLICOPTÈRE MILITAIRE BLACKHAWK – JOUR
      L’hélicoptère décolle en trombe, et va loin dans la distance. L’hélicoptère plane gracieusement à travers le désert aride de l’Irak. Il surmonte le sable et les dunes de sable découvrent une vieille ville fantôme irakienne, aux bâtiments vieux, désuets et abandonnés.

11. INT. - HÉLICOPTÈRE MILITAIRE BLACKHAWK ( EN VOL ) – JOUR
      James regarde au dehors de l’appareil et voit plusieurs corps de soldats canadiens, gisant sur le sable désertique irakien.

12. EXT- DÉSERT IRAKIEN - JOUR
      L’hélicoptère atterrit à un endroit peu sauf sur le sable, en ayant la ville abandonnée dans la distance, à des milles plus loin. En débarquant de l’avion, James est accompagné de deux SOLDATS 26 ans et 30 ans, jeunes hommes aux corps athlétiques naturellement, armés lourdement d’une longue carabine. James possède en main une trousse médicale de première ordre, dans la forme d’une longue boîte oblongue en plastique rouge et blanc. Ils parcourent le sable désertique à la rencontre des soldats blessés sur le sable. L’un des soldats discute avec James, en ignorant  l’autre.

                                                                  SOLDAT #2 ( Anglais cassé )
                                    I forgot to bring some water. You know, for them

      Le soldat pointe quelque part dans le désert, à l’endroit probable des corps des soldats. James refuse catégoriquement.

                                                                  JAMES ( vociférant )
                                    Who cares about the water ! You’re here
                                    to protect me from supposed enemy fire from sniper
                                    mercenaries. Coming from these old buildings that
                                    are there at large in the abandonned ruins of the city.
                                    The concern for them, comes from me, not from you.
                                    And they’ll be dead on the sand if we don’t catch up.

                                                                  SOLDAT #2
                                    Fine sir.

      James guide le chemin, à l’avant des soldats. Ils se dirigent dans la direction des soldats blessés.

13. EXT – DÉSERT IRAKIEN – JOUR
      James remarque dans la distance les corps des soldats, à trente mètres de lui. James s’approche des soldats au pas de course. Il devance les soldats, engagés à le protéger. James prend une grande longueur d’avance sur les soldats, traînant à l’arrière de lui. James s’approche de plus en plus des soldats, et son visage devient plus déterminé et ragaillardi. Courant encore, James s’approche de trente pieds des soldats blessé.  Un SOLDAT BLESSÉ, 25 ans, homme à la taille forte et le visage littéralement traumatisé, se retourne dans la direction de James, et écarquille sauvagement des yeux. En un sursaut, le soldat blessé tend frénétiquement la main en signe de stop, et se hisse du sol en se mettant à quatre pattes.

                                                                  SOLDAT BLESSÉ ( criant à s’époumoner )
                                    Bougez pas plus, câlique !

      Surpris, James s’efforce difficilement à freiner sa course. James a les yeux obnubilés d’inquiétude et de peur. Une mine anti-personnelle explose à son pied droit. Tout l’essor de l’explosion sectionne le corps de James en trois. Les trois parties de son corps chutent au sol désertique. La figure de James est remplie de résidus de shrapnel noir, jusqu’à le défigurer complètement. Un énorme bout d’acier se retrouve logé dans la gorge de James. Quelque part, on voit la jambe sectionnée de James. Les soldats, promis à la garde de James, sont stupéfaits devant l’explosion, et se couchent par terre, se cachant.
                                                                  SOLDAT #1
                                    Sacrament, qu’est-ce qui s’est passé ?

                                                                   SOLDAT #2
                                    Le sable du désert, ben y est truffé de mines.

                                                                  SOLDAT #1
                                    Pis le Sergent Cullen, lui ?

                                                                  SOLDAT #2
                                    Il vient de se faire vaporiser par les mines, qu’est-cé
                                    tu crois, câlique ?
                                                                  ( Un instant )                                   
                                    Niaiseux d’épas…

      Le deuxième soldat prend dans ses mains une grosse brique de téléphone portable, agissant grotesquement comme un téléphone cellulaire.

                                                                  SOLDAT #2 ( Anglais cassé )
                                    Base #5206 !We’ll need urgent back up, we’re going to
                                    need reinforcements. Bring another chopper to pick us up.
                                    The land where we are, is nothing more but a mine field.

      Le soldat continue de parler dans son large téléphone. On s’éloigne des deux soldats à vol d’oiseau, dans un angle en grande plongée.  La voix du soldat se fait de moins en moins entendre, à mesure que l’on s’éloigne.

      En surimpression :
                                                                  GÉNÉRIQUE DE FIN

       On s’éloigne continuellement des soldats au point de les voir en minuscule sur le sable désertique, avec l’hélicoptère en arrière-plan.

      FADE-OUT


 

 


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