Mon coeur fond, car il est fait en «ICE»



Aimez-vous le hip-hop blanc des années 90 ? Bien si c’est non, vous devriez fermer la fenêtre tout de suite, et ouvrez-vous n’importe quel onglet. Si oui, alors nous allons découvrir ensemble le premier film de Robert Van Winkle, alias Vanilla Ice, connu principalement pour son succès de rappeur durant le début des années 90. Oui, Robert Van Winkle est véritablement son nom, si on me fait la remarque, en passant. Cool as Ice, est probablement l’un des films les plus détestés du monde du cinéma hollywoodien. Un film comme Cool as Ice, se devait d’être le tremplin pour une étoile de la musique afin de s’introduire dans le monde du cinéma, dans les exemples d’Elivs Presley, et de Marshall Mathers III, alias Eminem connu pour son seul bon film 8 Mile. Vanilla Ice, quant à lui, n’a pas connu cette énorme chance d’être mis en vedette dans plusieurs films, tout comme Elvis Presley, ni même d’incarner un rôle semi-autobiographique dans un bon film, tout comme pour Eminem.



Par conséquent, on obtient Cool as Ice, un film nullisime. Un film qui se voulait être un remake du classique de Nicholas Ray, Rebel Without A Cause(1955), mettant en vedette le légendaire James Dean. Les producteurs de Cool As Ice, avaient énormément du pain sur la planche, afin de rivaliser un classique. Bien entendu, Cool As Ice n’a pas pu supplanter le classique, mais a réussi à devenir un film original, en prenant une tout autre orientation. Le protagoniste Johnny, incarné par Vanilla Ice, est un rappeur qui bizarrement n’a pas besoin d’autocar de tournée pour se déplacer d’une destination à l’autre, mais voyage en motocyclette. Lui-même et le reste de son groupe voyagent en roulant sur leur motocyclette Kawasaki. En effet, tout aussi bien vous le dire tout de suite, il y a beaucoup d’erreurs de logique dans ce remake. Le film est pauvrement écrit, les personnages sont des plus vides, ce qui réduit le film à une profondeur d’une flaque. David Stenn, le scénariste, a continué sa carrière à Hollywood, se concentrant à produire et à écrire sur les téléséries. Cool As Ice, serait probablement le seul film, dont il a écrit en solo le scénario. Bien avant, Cool As Ice, Stenn avait une carrière florissante dans la télévision : il était le producteur et l’auteur de quelques épisodes de 21 Jump Street. Stenn avait aussi écrit des épisodes pour Hill Street Blues, tout en étant le producteur de la célèbre série d’Aaron Spelling, Beverly Hills 90210.

 Donc, David Stenn avait un CV beaucoup trop impressionant pour échouer, cependant ce fut le cas. Étant donné que Stenn était un producteur pour des téléséries, adressées à un public d’adolescents, on ressent que Cool As Ice était largement fait pour ceux-ci, dû à l’expérience précédente de son auteur. Rebel Without A Cause, par contre, n’était pas exactement produit pour un public d’adolescents primordialement, le film semblait plus adulte, et mature dans ses thèmes. La performance de James Dean a supporté tout le film sur ses épaules, tout comme il y avait les puissants second rôles, s’incarnant dans les acteurs, tels Nathalie Wood, Sal Mineo, Ann Doran et Jim Backus (M. Howell de L’Île de Gilligan!). Rebel Without A Cause était écrit d’un effort concerté par Stewart Stern et Irving Schulman, en adaptant une histoire originale de Nicholas Ray. Cependant, il faut comprendre qu’écrire une bonne histoire, est le plus souvent, une affaire complexe et fastidieuse. Quelquefois, cela prend plus qu’un seul auteur, pour bien développer un scénario. Mais attention, lorsque c’est plus que deux auteurs sur un même scénario, l’histoire ira complètement aux enfers. David Stenn a écrit le remake dans le désintérêt le plus total.

Quand on y pense, je me demande honnêtement si Stenn a visionné précédemment le film de Ray, avant d’amorcer la rédaction de son scénario. Il a probablement voulu écrire le remake à sa sauce, alors on pouvait constater des manques sérieux que son script comportait. Des manques, qui sont la cause des lacunes dans la recherche d’un sujet.

David Kellog, le réalisateur, aurait renié ce film de sa filmographie, n’étant pas fier lui-même du résultat final. Plutôt dommage, parce que sa réalisation est plutôt bonne, pour un music video MTV, et le film souffre beaucoup de montage, de style MTV. Ce qui me laisse perplexe, c’est que Kellog renie ce film, tandis que sa filmographie se compose presque exclusivement d’un travail d’une vingtaine de vidéos Playboy, et dernièrement Inspecteur Gadget(1999), avec Matthew Broderick. Je dois avouer que j’adore un tantinet plus Inspecteur Gadget que Cool as Ice, dû au fait que Kellog est capable de fournir un divertissement bien fignolé pour un film pour enfants. Certes, Kellog ne fait pas des films profonds, mais ils ont le mérite d’être techniquement beaux. Ce pourquoi, Kellog est plus un technicien qu’autre chose.

Vanilla Ice n’incarne pas un rôle, il interprète simplement lui-même. Il reste lui-même. Le personnage de Johnny Van Owen n’est rien qu’un nom alors le film sert de véhicule pour Vanilla Ice. Le film en soi, était un pretexte pour que l’on puisse mettre Vanilla Ice, ne tenant pas compte qu’il joue la comédie telle une girouette rouillée. Kristin Minter, la seule bonne actrice du film, livre une performance passable et sans histoire. Michael Gross, nous livre une performance aussi aberrante qu’indifférente, et on voit qu’il essaie de faire le mieux d’une situation. Je pourrais recommander Cool as Ice pour que vous puissiez le voir comme objet de curiosité, parce que c’est un film assez plaisant pour que l’on puisse s’en moquer avec une bande d’amis. Par ailleurs, je ne peux vous recommander davantage de voir le film Rebel Without A Cause, étant donné que c’est un classique, dont James Dean livre l’une des plus rares et des plus crues performances au cinéma, tandis qu’il travaillait plus sérieusement dans le théâtre à New York. D’autre part, si vous aimez ce classique de Nicholas Ray, vous allez sérieusement aimer Johnny Guitar(1954).

Cool as Ice, le remake
4.5/10

 Rebel Without A Cause
 8.0/10

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