Safe House : un thriller intelligent
Ce film est un amalgame à la fois de John Le Carré et d’Alfred
Hitchcock, s'alliant bien ensemble. Force est de constater, que nous
sommes assez surpris des talents de réalisateur de Daniel Espinosa à
l’égard du suspense, son style ressemble à celui de Michael Bay, mais en
meilleur. Bay incorpore un style, principalement fait de zoom optique
et de plans panoramiques filés. Or, cela deviendra l’une des raisons
pour certains de ne pas aimer le film, parce que le style de réalisation
va trop faire renvoyer à du Michael Bay. Pour un film américain,
produit par l’acteur Denzel Washington, le film agit tel un manège de
montagnes russes de suspense et de plaisir, parce que l’on a su adapter
les techniques d’Hitchcock pour la scénarisation. Le film reprend la
structure des scènes des films d’Hitchcock, si on prend l’exemple de La Mort aux Trousses :
Scène calme - revirement – Scène calme - revirement. L’intelligence du
thriller se lit dans la structure des personnages, car nous avons deux
protagonistes bien développés, qui arrivent à susciter notre intérêt.
Toutefois, le film d’Espinosa est un bon film, bien intelligent dans son
intrigue, et c’est tout. C’est ce qui procure un gros divertissement,
soutenant son spectateur efficacement au sein de son intrigue, sans
vouloir être profond. Un thriller intelligent, comme pour Hitchcock, est
cela justement : une oeuvre qui soutient notre attention dans sa
réalisation et sa scénarisation, sans en rajouter davantage. Safe House
le fait quand même très bien. On veut se payer du bon temps, sans trop
réfléchir ; ce qui fait un produit culturel grand public, et grand
box-office.
Espinosa assure une facture classique dans sa mise en scène, tout en glissant des éléments visuels, connus de chez Michael Bay, tels que le panoramique filé, le zoom optique, et la chorégraphie complexe des séquences d’action. Étant donné que les films de Michael Bay reposent beaucoup sur la réalisation, et non sur l’intelligence ou la bonne structure d’un scénario, on ne peut s’empêcher de trouver des correspondances entre son cinéma et ce film d’Espinosa.
David Guggenheim, le scénariste, par contre, étoffe très bien une intrigue d’espionnage. Mais, il se concentre uniquement sur le « petit monde », qui englobe les personnages principaux de Matt Weston et de Tobin Frost, interprétés d’une certaine solidité par Ryan Reynolds et Denzel Washington. On suit nos deux personnages au travers de maints revirements, pour jouer d’autant plus dans l’imprévisibilité pour le spectateur.
Pour mieux vous résumer l’histoire, Matthew Weston, incarné par Ryan Reynolds un agent secret de la CIA se doit de protéger un maître espion, Tobin Frost incarné par Denzel Washington, ce dernier devenu un traître pour le pays. Weston et Frost se rencontrent pour la première fois dans le safe house ou le refuge en question, puis Frost est apporté dans une salle d’interrogation, menotté sur une chaise. Une escouade de la CIA, pareillement à une équipe SWAT, envahit le refuge, désarmant et tuant les agents de l’endroit. Le pivot déclencheur laisse Weston et Frost à eux mêmes pour s’échapper du refuge, suite à la débâcle des coéquipiers. Puis, c’est un revirement de suspense, à la suite d’un revirement, vous tenant en haleine jusqu’à sa toute fin, parce que c’est là que commence la jubilation totale du spectateur.
Denzel Washington et Ryan Reynolds sont brillants, et même ex-aequo dans l’intelligence de leur performance, parce qu’il n’y a pas un acteur qui livre un moins bon jeu que l’autre, pour ce film. Alors pour cette raison, la distribution était particulièrement solide. L’acteur, Sam Shepard, connu principalement en tant que grand dramaturge, joue sobrement le rôle d’Harlan Whitford, un chef de la CIA, sans chercher à être persuasif. Brendan Gleeson, un très bon acteur, joue tout comme Shepard, une performance sobre et renfrogné dans son rôle. Bon, une question me vient subitement en tête : c’est quoi l’idée au juste de mettre un très bon acteur, voire suffisamment notoire, dans un petit rôle, outre le fait que la distribution soit bonne ? On peut bien mettre un bon acteur, qui serait inconnu, dans les rôles secondaires, cela fonctionne tout aussi bien. Quand on met en scène des acteurs du calibre de Sam Shepard ou de Brendan Gleeson, on ne les met pas dans de petits rôles. Les bons acteurs ne savent pas trop quoi faire avec un rôle microscopique. Plus l’acteur est grand, et joue dans un rôle qui lui est minuscule, plus sa performance semblera lassée et indifférente aux yeux des spectateurs. Or, jouer, c’est aussi du travail, on n’interprète pas toujours les rôles idéales, mais les rôles qui nous viennent en premier. On ne peut, tout le temps choisir.
Somme toute, un thriller intelligent, parce qu’il assure un bon divertissement. On ne lui enlève pas les performances, la scénarisation et la mise en scène solides.
6.5*/10
(Photo- Canada AM- Universal Pictures)
Espinosa assure une facture classique dans sa mise en scène, tout en glissant des éléments visuels, connus de chez Michael Bay, tels que le panoramique filé, le zoom optique, et la chorégraphie complexe des séquences d’action. Étant donné que les films de Michael Bay reposent beaucoup sur la réalisation, et non sur l’intelligence ou la bonne structure d’un scénario, on ne peut s’empêcher de trouver des correspondances entre son cinéma et ce film d’Espinosa.
David Guggenheim, le scénariste, par contre, étoffe très bien une intrigue d’espionnage. Mais, il se concentre uniquement sur le « petit monde », qui englobe les personnages principaux de Matt Weston et de Tobin Frost, interprétés d’une certaine solidité par Ryan Reynolds et Denzel Washington. On suit nos deux personnages au travers de maints revirements, pour jouer d’autant plus dans l’imprévisibilité pour le spectateur.
Pour mieux vous résumer l’histoire, Matthew Weston, incarné par Ryan Reynolds un agent secret de la CIA se doit de protéger un maître espion, Tobin Frost incarné par Denzel Washington, ce dernier devenu un traître pour le pays. Weston et Frost se rencontrent pour la première fois dans le safe house ou le refuge en question, puis Frost est apporté dans une salle d’interrogation, menotté sur une chaise. Une escouade de la CIA, pareillement à une équipe SWAT, envahit le refuge, désarmant et tuant les agents de l’endroit. Le pivot déclencheur laisse Weston et Frost à eux mêmes pour s’échapper du refuge, suite à la débâcle des coéquipiers. Puis, c’est un revirement de suspense, à la suite d’un revirement, vous tenant en haleine jusqu’à sa toute fin, parce que c’est là que commence la jubilation totale du spectateur.
Denzel Washington et Ryan Reynolds sont brillants, et même ex-aequo dans l’intelligence de leur performance, parce qu’il n’y a pas un acteur qui livre un moins bon jeu que l’autre, pour ce film. Alors pour cette raison, la distribution était particulièrement solide. L’acteur, Sam Shepard, connu principalement en tant que grand dramaturge, joue sobrement le rôle d’Harlan Whitford, un chef de la CIA, sans chercher à être persuasif. Brendan Gleeson, un très bon acteur, joue tout comme Shepard, une performance sobre et renfrogné dans son rôle. Bon, une question me vient subitement en tête : c’est quoi l’idée au juste de mettre un très bon acteur, voire suffisamment notoire, dans un petit rôle, outre le fait que la distribution soit bonne ? On peut bien mettre un bon acteur, qui serait inconnu, dans les rôles secondaires, cela fonctionne tout aussi bien. Quand on met en scène des acteurs du calibre de Sam Shepard ou de Brendan Gleeson, on ne les met pas dans de petits rôles. Les bons acteurs ne savent pas trop quoi faire avec un rôle microscopique. Plus l’acteur est grand, et joue dans un rôle qui lui est minuscule, plus sa performance semblera lassée et indifférente aux yeux des spectateurs. Or, jouer, c’est aussi du travail, on n’interprète pas toujours les rôles idéales, mais les rôles qui nous viennent en premier. On ne peut, tout le temps choisir.
Somme toute, un thriller intelligent, parce qu’il assure un bon divertissement. On ne lui enlève pas les performances, la scénarisation et la mise en scène solides.
6.5*/10
(Photo- Canada AM- Universal Pictures)