La 84e soirée des Oscars
De la 84e soirée des Oscars, nous constatons dans l’émerveillement hollywoodien de toute la splendeur de son cinéma. Bien avant, lorsque je n’étais pas un chroniqueur culturel, je me contrebalançais de la soirée des Oscars, parce que je n’y croyais plus tellement. Quand j’observais les films nominés pour l’Oscar du meilleur film, je comprenais le fait que c’était de bons films, sans être véritablement des chefs-d’œuvre transcendantaux. Les choix pour les récipiendaires pour le meilleur acteur ou la meilleure actrice, meilleur réalisateur et meilleur film devenaient pour moi discutables. On estimait que c’était le fruit du hasard, quelquefois. Mais tout compte fait, je devais constater que je devais prendre un certain recul face au gala des Oscars, parce que les galas de nos jours, on ne sait pas trop bien quoi en penser. Cependant, le spectacle américain du cinéma a fait ses merveilles de mille feux sur le monde, puisqu’il agit comme un Superbowl des artistes, révélant une cote d’écoute d’un million de spectateurs par année.
Billy Crystal
Monsieur Crystal fut pour cette soirée, comme à son habitude, un showman d’exception, en tant que maître de cérémonie. Il supplanta aisément l’animation de James Franco et d’Anne Hathaway. Comme un grand acteur du spectacle, il se laissa remarquer de son humour aiguisé et effilé, en s’inspirant fortement des performances d’animation d’un prédécesseur Bob Hope. Ce dernier avait le record presque Guinness d’animations pour la soirée des Oscars, ayant animé les Oscars 19 fois, aux côtés de nombreux acteurs. Tandis que Hope utilise un humour irrévérencieux, Billy Crystal est un comique avec des relents de nostalgie pour le vieux cinéma glorieux du passé hollywoodien. L’humour de Crystal, très politiquement correct, a fait des bons coups, comme des coups ratés. Mais en somme, c’est une soirée qui demande de la classe, et Crystal incarne de la joie de vivre et de la classe.Les lauréats
A Separation d’Asghar Farhadi remporte l’Oscar du meilleur film étranger représentant l’Iran, en l’emportant sur Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau. La France est maintenant la grande conquérante d’Hollywood, de par son film The Artist, de son réalisateur Michel Hazanavicius, ainsi que de ses acteurs Jean Dujardin et Bérénice Bejo. The Artist a battu neuf autres films qui étaient en lice pour la nomination du meilleur film. Pour un film français, c’est sans aucun précédent. Hazanavicius remporte aussi l’Oscar de la meilleure réalisation pour The Artist. Suite à la série de films d’OSS 117, mettant en vedette également son acteur favori, Jean Dujardin, Hazanavicius se mit à la conquête du public américain, constitué uniquement de cinéphiles chevronnés. Dans son exploit, il a fallu pour Hazanavicius, avoir le concept d’une ode au burlesque américain des années 20, jusqu’aux années 40. Et à ma stupéfaction, les Européens aiment davantage le cinéma américain que les Américains eux-mêmes. Il n’y a pas un cinéaste américain exactement aujourd’hui qui démontrerait ce genre de passion pour les premiers films de Chaplin, d’Harold Lloyd et de Buster Keaton. Bien, on ne se soucie pas trop de la passion, nous sommes mercantiles après tout, nous devons faire notre magot de lingots par-dessus-tout. Heureusement, Hazanavicius avait des producteurs de distribution intelligents, dans l’exemple des frères Weinstein. Les producteurs étaient Français, financé par des boîtes de production françaises (France 3 Cinéma, Jouror Productions), mais il se devait d’avoir un distributeur américain, comme la Weinstein Company, aux USA.En résumé, toute l’expérience est comparable à essayer de capturer de la foudre dans un bocal, et Hazanivicius l’a certainement fait. Je ne crois pas que ce soit nécessaire pour moi d’en faire sa critique. Qu’est-ce que je vais dire de plus, à propos du film ? « Bon vous voyez là, c’est un très bon film. » Non, à ce point là, on n’a plus besoin de moi. Regardez le par vous-même, vous serez sûrement en extase.
L’Oscar de la meilleure adaptation est remis aux scénaristes de The Descendants, Alexander Payne, Nat Faxon et Jim Rash, en adaptant à l’écran le roman de Kaui Hart Hemmings. L’Oscar du meilleur scénario original s’est vu décerné au monstre sacré new-yorkais du cinéma, Woody Allen pour son film A Midnight in Paris, qui fut absent au gala. L’Oscar de la meilleure actrice est remis à Meryl Streep, et cela fait son troisième Oscar remporté pour The Iron Lady, en comptabilisant 17 nominations aux Oscars en tant que Meilleure Actrice. Non mais sans blague, trois Oscars sur dix-sept nominations, on ne pouvait pas donner la chance à une autre jeune actrice, qui incarnerait aussi la nouvelle relève pour Hollywood ? Donner la chance à une autre grande actrice de cette récente génération, pour remercier ses parents, ses collègues en théâtre qu’elle respecte, et aussi Dieu dans l’obtention de son prix. Christopher Plummer remporta son premier Oscar, à l’âge de 82 ans, pour son rôle de soutien dans Beginners de Mike Mills. Jean Dujardin remporte également son premier Oscar pour Meilleur Acteur pour, vous l’avez bien deviné, The Artist. Octavia Spencer, remporta son Oscar pour son rôle de soutien dans le film The Help, un film qui gagna sa notoriété de fil en aiguille, tout autant que par du bon bouche à oreille du public pour la performance des acteurs.