Les Mésaventures de Tancrède Bâtard -(Saison deux)-Ép.11- L'interrogatoire - Partie 1

TANCRÈDE : Bon, je crois que ce ne sera pas nécessaire de se conter des pipes.
McCARVER: Nous autres non plus, on ne le croit pas, à cet effet.

Et ce fut vers cette dernière déclaration que Tancrède s'est ramassé dans la chambre d'interrogatoire du Poste 32, de la SPVM, néanmoins un poste situé en plein cœur du Centre-Ville. La chambre d'interrogatoire pouvait ressembler à n'importe quel salle d'interrogatoire que l'on retrouverait dans les séries télé américaines, ou au cinéma. C'était une salle, avec des murs en gyproc ou en céramique, une table et des chaises, tout en ayant un miroir en double teinte. Il était assis sur une chaise inconfortable en bois d'acajou. Tancrède passait sous la grille en tisons d'un interrogatoire virulent, où finalement un constable, le Sgt-Det. Jean Tremblay et un criminologue, le psychologue légiste, William McCarver Psych.D de l'Institut Pinel. McCarver était un Canadien anglophone, naturalisé progressivement au Québec, tandis qu'il parlait le Français avec un accent de Manitobain assez épais. Pour Tancrède, ils furent dans son étroite et délicate compagnie. Ils furent assis, où l'un fut vers l'autre extrémité de la petite table contrefaite, et l'autre tout simplement au côté droit, comme si le constable allait bondir sur Tancrède à n'importe quel moment voulu. Le docteur McCarver débuta son interrogatoire.

McCARVER: Aviez-vous une relation quelconque avec votre attaquant, Melvin Robillard ?
TANCRÈDE: C'est un parfait étranger pour moi.
McCARVER(once de scepticisme): Sérieusement ?
TANCRÈDE: Comme je vous le dis.

McCARVER: Bien comment se fait-il que Robillard vous aurait approcher dans le bar du Solaris, tout simplement pour accoster votre copine, pour tout bonnement lui claquer le visage ? Veuillez nous excuser, cela nous semble assez flou pour nous.
TANCRÈDE: Bien, la police, c'est vous. Vous êtes censés faire votre job, pour savoir si Robillard était ben chaud mort, ou en dehors du monde, en étant sur n'importe quel drogue forte dans le moment.
McCARVER: Exact, Monsieur Bâtard, nous sommes la police. Nous sommes en train de faire tous les prélèvements nécessaires pour l’autopsie de Melvin Robillard, rien que pour savoir son taux d’alcoolémie et son taux de substances. Je vais moi-même interroger dans mon enquête, les patrons du bar, les serveuses, ainsi que ses proprios d’établissement. Mais là en ce moment présent, j’ai vous.
TANCRÈDE(indigné) : Bien, c’est ça faites le donc ! Parce que pour moi, même si je suis un AA, j’ai tout simplement eu une seule consommation, et ce n’était rien d’autre qu’un Bloody Mary, à ce que ma blonde, Cangrèle, va confirmer pour moé, que c’est tout ce que j’ai pris.
McCARVER : Vous êtes un AA ? Depuis combien de temps ?
TANCRÈDE : Depuis un an, environ.
McCARVER : Est-ce que ça vous arrive de faire des rechutes ? Ou vous essayez du mieux que vous pouvez, afin de rester sobre ?

TANCRÈDE : Ça fait maintenant un an, que j’essaie de rester sobre.
McCARVER (fin sourire): Félicitations. Vous êtes probablement sur la bonne voie, mais même dans le cas d’être un buveur social, c’est assez déconseillé pour vous les bars et les bistros, si vous voulez vaincre la bouteille totalement.
TANCRÈDE : Oh ça ! J’y compte bien.
Une pause de silence s’étend dans la salle.
McCARVER : Alors vous sortez de la toilette des hommes, et vous voyez Robillard, avec votre blonde Cangrèle. Est-ce qu’il se forçait sur elle ?
TANCRÈDE : Oh, absolument. Il la forçait de danser avec lui, pendant qu’elle voulait se déprendre de ce fou là.
McCARVER(relatant les faits) : Alors vous êtes venu, Robillard inflige à Mme Cangrèle une claque au visage, la bagarre éclate comme le feu aux poudres. Vous parvenez à knockouté sur le plancher de danse du Solaris, Robillard en légitime défense. Puis après ?

TANCRÈDE : …C’est ça. Moi et ma blonde, nous nous sauvons par la porte du bar, pour fuir vers ma Lada qui était stationné en double, dans une rue qui coupe celle de la Rue St-Denis, c’est effroyable quand j’y pense. L’hostie de mongol que j’ai tabassé, a sorti du bar puis il y a un cri de mort, un cri de déchaîné sur le trottoir. Juste ce cri là, ça m’avait glacé le sang. Mais en revanche, ça ne m’a pas terrorisé davantage. (colère concentrée) Qu’il vienne le crisse.

McCarver le regardait maintenant assez sévèrement, le jugeant.

McCARVER : Hum.. J’en doutes pas. Puis par la suite, il a couru en votre direction jusqu’à votre voiture.. TANCRÈDE : Ouais, il voulait courir comme un lynx vers moi, juste pour se venger sur moi pour l’avoir rudement tabassé. Je doutes pas de ça, non plus.

McCARVER : Vous avez rentrer dans la voiture, en dégainant un couteau de chasse, du dessous du siège passager. (ton dur et désarçonnant) Qu’est-ce que vous foutez avec un couteau de chasse, de type Winchester, en dessous du siège, de votre véhicule ?
TANCRÈDE : L’un de mes anciens sports, était la chasse aux chevreuils et à l’orignal, tout le monde dans la famille sait que j’adore la chasse dans les grands espaces, que je sois dans la forêt boréale, ou dans la région de Lanaudière. Pour ça, j’ai un couteau de chasse.
McCARVER : Avez-vous des armes à feu dans votre maison ?
TANCRÈDE : En principe, non. Je n’entreposes pas d’armes à feu directement à la maison. Pour mes expéditions de chasse, j’utilise strictement les armes de mes confrères et de mes amis, dont eux s’occupent à bien les entreposer. J’ai strictement aucun arme chez moi, et cela ne m’intéresse pas d’en avoir d’ailleurs. Je suis un alcoolique repenti avec une copine à mon domicile. Ça se peut que j’élève une famille dans la même maison, et vous savez les femmes, les enfants et les fusils, ça ne fait pas bon ménage.
McCARVER : Oh, apparemment…
TANCRÈDE : Ben, c’est ça, there you go.
McCARVER : Pour une fois, vous avez oublier d’apporter votre couteau de chasse dans votre demeure. C’est ça que vous voulez me faire croire.
TANCRÈDE : C’est cela tout à fait. Vous savez, je suis pas le seul en avoir des armes blanches, n’importe qui en a. Même le plus fou des hosties de sans-abri est capable de se trouver une arme blanche, comme un couteau de boucher par exemple, et se mettre à éventrer des sacs à déchet remplis pour par la suite attaquer la police, parce qu’on le pogne à en éventrer. Puis par la suite, vous les tirez dessus. La seule différence avec moi, est que moi je m’occupe pas d’éventrer le monde comme ça, à la tombée d’un chapeau.

 Un long silence s'étend, McCarver et le constable Tremblay se regardent, et fixent par la suite, Tancrède.

McCARVER : Ah, oui. On peut vous prendre au mot, là-dessus ?
TANCRÈDE : Ben, assurément.

McCarver lui fit une moue d’un mépris si total, que cela en serait inimitable.

McCARVER : Vous le tuez par légitime défense, en le poignardant six fois à la gorge et à l’abdomen, lorsqu’il s’introduit dans votre véhicule. Vous actionnez le véhicule lui roulant par-dessus le corps. Finalement, vous rentrez au poste de police, pour faire le rapport de l’incident. Tant mieux pour vous, parce que sinon, dans un cas probable, vous auriez été accusé de délit de fuite.
TANCRÈDE : M’aurait semblé aussi.
McCARVER : Bon, moi-même et l’officier Tremblay, ci-présent, nous allons brièvement sortir. Vous restez toujours là, Monsieur Bâtard.

McCarver et Jean Tremblay sortent de la chambre d’interrogatoire, tout en laissant Tancrède sur la chaise. McCarver mentionne à un policier de surveiller la porte du local d’interrogatoire. McCarver et Tremblay parcourent le couloir pour se rendre dans une autre pièce, où se trouve effectivement le miroir à double teinte, s’ouvrant dans la chambre d’interrogatoire. Se trouvant là, était le Lt-Dét. Christophe Rivette, un détective dans la cinquantaine, Français d’origine. Rivette souria en direction de McCarver, dès que ce dernier pénétra la pièce cloitrée.

RIVETTE : Puis, Docteur McCarver, quel serait votre diagnostic ?

A SUIVRE | TO BE CONTINUED

M.L

Le 4 septembre 2011

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