Colombiana, Réal: Olivier Megaton et Scén: Luc Besson et Robert Mark Kamen - Besson devient répétitif, et échout

Hé oui, on ne pourrait dire que j'étais complètement impressionné, parce qu'avec ce dernier film de sa production, Luc Besson n'avait largement plus de tours dans son sac. Avec Colombiana, j'avais l'impression de revisiter ce qu'il a fait auparavant dans sa filmographie, et il essaie de réactualiser ses propres histoires d'une manière différente, pour se chercher un nouveau auditoire. Sans contredit, on dit de Besson qu'il est le plus américain des cinéastes français, lorsqu'il co-scénarise ses films avec des auteurs Américains, on peut tout aussi bien croire qu'il désire vraiment l'être. Puisqu'en principe, dans son écriture, Besson a opté de refaire deux films, Nikita(1990) et Conan The Barbarian(1982) pour en confectionner un seul et c'est le film que nous avons, en ce moment. Autrement, les seuls films originaux de Besson se situent dans les années 80, et le milieu des années 90: Le Grand Bleu, Nikita, Le Cinquième Élément, et Léon le Professionel. Or, lorsque l'on constate Colombiana, réalisé par le cinéaste Olivier Megaton, dont le travail m'est encore inconnu, on constate de la répétition des thèmes des assassins futés et fortiches, pour Nikita et Léon, Le Professionnel, sans chercher à rendre ses films nécessairement orignaux et uniques. Dans le cas de Besson, c'est particulièrement décevant. Je m'attendais à voir un autre film original de son cru, mais ce ne fut pas le cas désormais. Habituellement, lorsqu'un cinéaste fait ceci, il veut donner aux fans de films d'action ce qu'ils veulent, alors on ne fait pas un film conçu pour les critiques.


Dès qu'il est question de "remaker" Conan The Barbarian, un film de 1982, réalisé par J.Milius, écrit par John Milius et Oliver Stone, Colombiana contient exactement la même histoire épique que ce dernier, un classique de 1982 mettant en vedette le culturiste Arnold Scharzenneger. Même que l'on peut dire que la structure épique entre ces deux films est presque exactement la même, dont les seuls différences seraient l'établissement de l'action, et le sexe et la profession du héros. Dans Conan The Barbarian, le fils d'un chef de village, Conan contemple ses parents se faire assassiner sauvagement, sa mère décapitée devant lui par une secte de guerriers, vers l'âge de 9 ans. Dans Colombiana, une fille d'un gangster colombien voit ses parents se faire froidement assassinés sous les yeux par un chef de gangsters rivaux. Dans les deux films, c'est une longue quête de la vengeance qui prend le dessus sur notre héros ou héroïne, où d'un coté, Conan devient un féroce guerrier, et de l'autre, Katalya, la personnage de Zoë Saldana, devient une redoutable assassine-espionne. Mon Dieu, c'est fou comment l'originalité de Colombiana est effarante, j'espère que vous comprenez tous mon malheur. Et dès qu'il est question de "remaker" Nikita, eh bien si on regarde ce film de 1990, Anne Parrilaud devient une espionne assassine, engagée par la CIA, en se sauvant de la peine de mort pour des crimes haineux. Surpris ? Oui, j'ai l'impression que Besson devient redondant.


Au point de vue de sa réalisation, Olivier Megaton assure une très belle facture au niveau cinématographique, que ce soit nous plongeons dans un style à la Michael Bay, ou à la John Woo. La chorégraphie des séquences d'action est absolument époustouflante, et infernal. Olivier Megaton,(d'où le vrai nom serait Olivier Fontana), propose un style intéressant pour le genre du cinéma d'action, malgré que ce ne soit pas l'un de ses films personnels. Or, on ne peut s'empêcher de sentir la main lourde de Besson dans la réalisation, malgré que Besson comme réalisateur contient un style très particulier. De toute manière, c'est le premier film de Megaton, dont ce critique a visionné. Est-ce qu'il va voir les autres films de Megaton ? Bah, on verra.

Quand même ce film m'a fait découvrir l'époustouflante performance de Zoë Saldana qui incarne de manière magistrale, l'assassine colombienne/artiste-peintre Katalya. On croit nécessairement tout à son jeu, lorsqu'elle se prête à un jeu calme, empli d'assurance, semblant pour nous très au-dessus de ses moyens. D'un côté, le personnage de Katalya est l'un des personnages les mieux écrits de Besson et de R. Mark Kamen, en lui incorporant des degrés de profondeur. Cliff Curtis et Danny Delanay livrent des performances sobres dans leurs rôles de soutien. Jordi Malla livre une performance particulière et intéressante, dans son rôle de bras-droit du méchant principal, Don Luis, interprété sans façon par Beto Benites.

 Pour ceux qui adorent le travail de Besson, vous devriez plutôt revoir ses classiques antérieurs à la place, comme Le Grand Bleu, Nikita et Le Cinquième Élément, parce que c'est nettement meilleur que Colombiana.

 2.5*/5

M.L

Le 2 septembre 2011

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