Amy Winehouse(1983-2011) - Le décès dans l'après-midi d'une femme toréador

Elle est née vers la même année que moi, elle en Septembre, quelque part à Londres toutefois, moi au milieu d' Août, un Mercredi vers 5h15 du soir, quelque part à Montréal. Alors, lorsqu'elle fut décédée, elle avait mon âge actuel. C'est une déplorable fatalité des choses et des coïncidences. Encore, dans l'étrange similitude, nous sommes des artistes mutuellement, elle significativement célèbre, tandis que moi la célébrité, pfft ! Je n'en ai rien à cirer. Souvent, j'aime être un artiste, et cela me suffit amplement : l'amour de personne ne m'est nécessaire. Peut-être que je pourrais devenir populaire pour mes écrits, une fois alors la gloire sera la bienvenue pour moi. Dans une ironie cruelle et fatidique de la vie, son nom de famille était "Winehouse" qui signifiait en Français dans une traduction littérale "Maison de Vin", comme si le nom sonnait la mauvaise augure de l'alcoolisme. Bien sûr, je ne suis plus ici pour parler de démons intérieurs. Nous en avons tous, quel que soit la signification et la puissance de nos démons.  

Lorsque j'ai pris compte de son décès, ce fut au milieu de mes vacances en Virginie, en voyant toutes les couvertures des tabloïds sur les étalages de magazines, dans le supermarché que je fréquentais. Lorsque je vis les grands titres du magazine People, annonçant la mort d'Amy Winehouse au moyen de quelques macabres clichés de l'extérieur de la maison et d'une dépouille presque visible, sur le coup je sanglotais intérieurement. Je n'arrivais tout simplement pas à le croire ! Or, étant donnée que je suis du sexe masculin, j'avais l'habitude de ne jamais extérioriser mes émotions dans le public. Le seul fait qu'une artiste de grand renom pouvait crever comme si de rien n'était, et vers le même âge que moi, rendait l'expérience absolument horrifiante. Inexplicablement, j'éprouve toujours une peine incommensurable lorsqu'un artiste meurt, célèbre ou non, qu'il me soit un proche ou non. Je suis tout simplement fait comme cela. Or, je réalise des music videos pour des musiciens, à la longue échéance de ma carrière cinématographique, alors je peux bien adorer tous les artistes, malgré que ce ne fut presque jamais un amour réciproque. Il existe également des artistes inhumains, tout comme humains.  Mais en soi, je me suis convaincu que c'était la fin logique des toxicomanes dans la cruauté unique de leur destin, malgré que dans les faits, elle voulait arrêter subitement sa consommation de drogues et d'alcool afin d'adopter une fille. Son corps habitué par l'alcool, n'a pas su tenir le coup, puisqu'elle voulait quitter brutalement la toxicomanie, de façon cold turkey, comme disent les docteurs Américains se spécialisant dans les centres de désintox.

Beaucoup d'alcooliques le deviennent parce qu'ils ne savent pas gérer leur stress ou leur désespoir, alors il ou elle se perd dans l'appel d'un fond de bouteille, parce qu'ils ne peuvent plus contrôler leur stress ou leur chagrin. Alors, sans manger avec leur alcool, parce que c'est la seule chose qui peut prémunir contre l'alcoolisme, selon la sagesse pratique de mon père. Ils doivent se geler le cerveau par la drogue ou par l'alcool pour ne plus vouloir croire à leur désespoir. Je ne trouve plus vraiment qu'il y a quelque chose de génétique dans l'alcoolisme, jusqu'à ce soit un gène récessif. 

En dépit de tout, j'adorais l'artiste et sa musique. La femme, quant à cela, je ne peux rien que commencer à deviner sur ce qu'elle fut comme personne. J'avais chez moi, tous ses albums, et certains de mes chansons furent son incontournable Rehab, Back to Black, et Round Midnight. D'autant plus que ce fut une femme extraordinairement belle, elle avait une apparence et un look tellement grandiose et baroque, que dès que je la voyais elle me coupait nettement le souffle, jusqu'à m'asphyxier. Elle me faisait largement penser à une femme toréador toujours prête à faire face à la bestialité des masses et des foules, en entraînant un style exubérant, s'imposant par lui-même au seul moyen de sa présence. Je sais ce que c'est une femme incroyablement belle, et elle le fut sans contredit. Je m'aperçois quelque part de la fin macabre des vies, et je pense à tout ce génie musical qui reste inexploitée et non découvert par ses admirateurs dont moi, cela est d'une profonde affliction. Juste à cause d'une mort si jeune, cela reste si navrant et si pathétique que l'on ne pourrait jamais retrouver un sens propre à sa mort, tout comme pour sa vie. Puisque pour moi, c'était une vie  inachevée, coupée courte par les enfers propres de ses démons intérieurs.    

 Pour cela, je peux bien encourager tout le monde de se faire offrir du soutien moral, lorsque l'on veut "soigner" son problème de boisson et de drogues, puisque si on veut s'en sortir, il existe toujours de l'espoir.


M.L


Le 1er Septembre 2011

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