Mes Vacances, 2011 - Partie 2 - Une passion simplee

"I've been meaning to tell you
I look at you and I fantasize 
You're mine tonight
And I've got you in my sights with these
Hungry Eyes
One look at you and I can't disguise
Hungry Eyes
I feel the magic between you and I" 
-Eric Carmen




On doit être assez fournit financièrement, rien que pour effectuer le voyage, parce que tout comme dans la comparaison mentionnée, on embarque dans une longue quête en voiture pour le plaisir et la distraction aquatique des plus totales.

Puis finalement, on y arrive, à destination, en subissant un long périple ennuyant sur la route. Or, maintenant outrepassons vers le vif du sujet, mes histoires de vacances.

Une passion simple

Ma première anecdote consiste à vous expliquer que j'ai esquivé de justesse la rage de jalousie d'un camionneur. Une chance que je ne l'ai pas subit, sinon ç'aurait été la colère d'une grosse pièce d'homme qui me serait effondré dessus. En vous relatant le contexte, il faut savoir que durant les vacances, j'ai passé presque chaque soirée dans une boîte de nuit, au sens figuré, sans que Jacqueline ne le sache. Pour justifier mes absences en soirée, je lui disais que j'allais en voiture pour acheter du bois pour les feux, et de la bière Corona.  Mais à ce qu'il paraît, j'allais dans les bars de Virginia Beach, seulement trois soirées par semaine. Quand je dis que "chaque nuit, je l'ai passé dans une boite de nuit", je fais allusion qu'il y avait à chaque nuit, de la musique, au camping sauvage où j'ai séjourné. Un petit band musical, différent pour chaque jour de la semaine, tout comme les disc-jockey qui pouvaient y avoir, entretenaient le divertissement du soir.

Chaque nuit fut le "nightclub", puisque je dansais, non pas comme un Blanc, mais comme un Portoricain. Dès que je m'évertuais dans une chorégraphie, les matrones américaines dans la trentaine ou la cinquantaine, particulièrement assez laides et bien portantes, me complimentaient sur mes habiletés.

" You're an excellent dancer, me disait une fois, une vieille alcoolique, un tantinet fêtarde.
- Well I know, répondis-je et en guise de réponse, cette dernière me fit une bourrade à l'épaule, tout en se faufilant vers l'autre bout de la piste de danse, se trouvant une chaise pour s'asseoir. D'ailleurs, est-ce que j'aurais été intéressé de danser avec elle ? Non probablement pas, car je ne désire aucun cougar honnêtement. Tout comme n'importe quelle dame de la cinquantaine se retrouvant dans une boîte de nuit, elle serait à la douce recherche d'un boytoy du soir.

Au camping, ce n'est pas tout à fait cela, parce que dans un milieu strictement familial, d'où nous étions, n'importe qui est un père ou une mère en compagnie de ses enfants ou de ses jeunes ados. Les mères sont assez belles, tandis que les pères auraient dû mieux s'entretenir. Il n'existe aucun cougar ou jeune femme, minutieusement dévergondée et conasse sur les bords, qui désirerait à tout prix le membre viril d'un jeune éphèbe quelconque, en parlant strictement du camping. Malgré tout, je n'incarne vraisemblablement pas ce jeune éphèbe. Je ne cherche jamais à l'être d'ailleurs. Être beau de corps et d'esprit, n'est plus ma responsabilité désormais, j'ai juste trop à faire. 

Lorsque je me joignais aux festivités, durant les soirées "boîtes de nuit" du gros camping, je ne m'empêchais point de constater que j'ai pris mes vacances en même temps que ceux, travaillant dans la construction. Donc mon voyage fut, comme le terme l'indique, "les vacances de la construction", ce qui explique néanmoins mon histoire avec un camionneur.

Ce qui fut le cas, est que j'ai jamais connu le dit camionneur, seulement rencontré. Bien dans ce cas là, on ne pourrait dire que j'ai subit sa crise de jalousie directement sur moi. De toute manière, l'homme s'est bien contrôlé, je dirais. Cependant, il faudrait que je vous raconte dans les plus scrupuleux détails, la presque anecdote de liaison entre moi-même et une inconnue, dont elle fut une mère de famille de trois enfants, je crois encore. Oui, comme parfaite inconnue, la femme sera identifiée par le pronom "elle", ainsi que mes divers sobriquets réservés pour elle.

Un beau soir, j'étais à l'une des piscines, située au côté d'un bâtiment servant de bureau principal pour le registre du camping. Cette région de la piscine principale décelait l'estrade pour renflouer dans un coin de la place les bands musicaux employés par le personnel. Des employés et des agents de sécurité mettent à l'écart certaines chaises longues afin de dégager la dite piste de danse, qui n'est rien de plus qu'un plancher de béton et d'asphalte. Ce plancher de béton et de macadam devient assez dur pour les pieds, quand on fait nos steppettes pied nus. Alors, on danse presque toujours en sandales, ce qui est agaçant parce que j'éprouve la crainte de les briser pour rien, en dansant.

Vers 9h30, après avoir manger dans un Buffet, all-you-can-eat, typiquement américain, j'ai voulu observer la piscine centrale, afin de connaître quel fut le band de la soirée que nous avions. Le band en question, fut les Janitors, un band se spécialisant dans des genres éclectiques, tels que le Classic Rock, le Disco, le Rock années 80, le Blues et pour finir le Rythmn and Blues. En somme, un excellent band qui ne joue pas seulement au milieu des campings, mais également pour des mariages. Cette soirée-ci, j'ai écouté tout le programme de chansons interprétés par le groupe, sans danser. Je n'avais pas assez bien digérer le buffet. 

Par conséquent, j'ai entendu la musique du groupe dans son intégralité, comme si c'était mon énorme "playlist" personnel. Étant assis, je pensais apercevoir elle, en compagnie de ses amis, dont trois hommes et deux femmes, que je connais point davantage, même à ce jour. Je l'ai reconnu depuis hier soir, sur la même piste de danse. Elle m'incitait à danser en me tendant les bras et frétillant de ses mains pour ensuite les caler dans les miennes. Sa fille, encore très potelée de neuf ans, dansait au côté de sa mère, et je trouvais cela inconfortable. Sa fille regardait moi, tout autant que sa mère qui souriait allègrement. Ouais, les enfants enlèvent tout espèce d'intimité entre adultes, seulement par leur présence. C'est pas mal dérangeant. Or dans cette situation, je ne dis rien à personne, et je me tais.

Tout d'un coup, les Janitors se mettent à interpréter l'une de mes chansons fétiches de Michael Jackson, Thriller. En oubliant assez promptement mère et fille, je m'empresse de m'écarter d'eux et d'effectuer un pivot des talons et je glisse en reculons, pour faire effectuer un "moonwalk". La fille me regarde aller et son regard s'illumine, je lui réponds du regard en haussant malicieusement les sourcils. Eh oui, petite, ça t'étonne ? Elle, la mère, se contenta de sourire, faisant des yeux doux emplies de convoitise, tout en me fixant l'entrejambe. Bien, une chance que sa fille ne sait rien, parce que c'est toute une communication des yeux qui se poursuit très subtilement, sans que les enfants puissent comprendre.

Du coup, et par habitude même, je discute avec mes yeux, au lieu de parler réellement. C'est tellement plus discret aussi ! Vers la fin de Thriller, je me suis rassis, et je m'étais levé uniquement que pour valser sur les danses en ligne, car je les connaissais toutes. Par la suite, la mère danseuse, dont pour cette soirée-ci était en robe d'été noir simple, voulait enseigner à l'un de ses amis, un jeune homme aux cheveux bruns, assez bel homme (son fils peut-être ?), le Cha-Cha. Oui, le Cha-Cha, une grande danse sociale, dont je trouve qu'elle a particulièrement mal vieillie. Ce fut le désastre, puisque le jeune homme arrivait à peine à le danser. Il était complètement raide que cela en était odieux. Également, il dansait lourdement des jambes.

Elle, la mère-danseuse vit que je l'observais, et sembla quelque peu contrariée, tout en feignant de m'ignorer. Sans blague, il était vraiment "stiff" puis on parle du Cha-Cha, la première danse pour ceux qui veulent vraiment apprendre à danser. Ne comptez pas sur moi pour lui enseigner le flamenco ou des danses interdites. Bizarrement, dès que je m'introduis pour une danse en ligne, le reste du monde s'efforce de me suivre, puis après on me pile sur les pieds ou on devient très proche de moi pour m'étouffer. De la place, s.v.p !

Vers la fin de la soirée, je suis retourné à mon site, en arborant un vide émotif au cœur. Jacqueline fut effectivement une fille assez frigide et sobre, lorsque nous dormions dans la même tente, et le même matelas pneumatique, très intouchée et inactive depuis le début du séjour. Pourquoi Jacqueline ne vient pas danser ? Elle ne sait pas danser, et ça ne l'intéresse pas d'ailleurs, étant donnée qu'elle est une brunette frigide, réservée, et intellectuelle, tandis qu'elle, la mère danseuse, est une sulfureuse rouquine. Par ailleurs, une rouquine aux formes et aux courbes admirables, cependant c'est un corps maladroitement mis en valeur dans des robes de soirée qui ne lui moulent pas les courbes et les formes assez bien.

Ouais, j'ai un grief personnel pour les robes d'été qui ne sont pas assez moulants pour certaines femmes, et non je ne suis pas sexiste. Une femme s'adore quand elle est se sent désirable. Une femme qui pense comme un homme, ne veut attirer personne, mais tout comme l'homme ne cherche rien d'autre qu'à baiser, et de ne pas trop vouloir connaître la partenaire d'un soir, en se sauvant le matin. Parfois, la femme qui pense comme un homme, veut être heureuse sans être nécessairement amoureuse. La femme féminine cherche à être amoureuse de n'importe qui, pourvu que ce soit l'homme idéal. Il faut que ce soit l'homme idéal coûte que coûte.

Autrement, personne ne leur avait dit durant leur adolescence, ou leur vie tout court, qu'un mari ce n'est pas exactement le plus grand amour de leur vie. Jacqueline n'était point ma conjointe à ce temps, ni en mariage ou en union civile ou rien, juste ma copine de fait. En amour, c'est soit que je suis resté inexistant ou très instable.

Or, revenons à notre histoire de liaison. Le lendemain soir, en succédant à une journée de plage et de bistro, je suis encore aller aux divertissements du soir dans cette piscine du camping familial. Cette mère danseuse coquine était finalement vêtue d'un t-shirt noir et moulant, avec les mots "Cheap Trick" imprimés en blanc dessus, tout autant qu'elle fut en jeans bleus, cisaillés par les jambes pour en faire des shorts de fortune. La mère rouquine fut saoûle, se sentit seule et mélancolique. Vers 10h00, lorsque Madame fut assez pompette, et bienheureusement, les enfants ne furent pas sous sa garde, tout autant qu'elle fut parmi ses amis de la journée dernière et de son âge respective. La mère rouquine et danseuse fut Québécoise et non Américaine, un détail assez superflu que j'ai presque omis pour vous.

Je ne dansais point, étant assis sur une chaise longue, lorsque la mère danseuse vient à ma rencontre, me tendant son bras blanc et droit en ma direction. Je lui pris sa main, et nos grandes menottes se serrèrent mutuellement.
" Come up and dance with me, me dit-elle avec sa voix langoureuse, se voulant chargée à outrance de romance et de séduction
 - Really ? fis-je d'un sourire malingre.
 -Oh, I'm very alone, me répondit-elle et le ton de sa voix insufflait : "si tu ne danses pas avec moi, je vais arracher toute ta tête."
- How much alone ? fis-je faisant de moi-même une agace-pisette, mais version mâle. Ses lèvres et son regard palpitèrent du feu d'une rage sexuelle inassouvie pendant une seconde, et elle m'arracha de la chaise, en me tirant debout. "

Nous dansons une espèce de danse ballroom, elle voulait se faire projeter partout, comme une énorme danse des années 50 assez cheap, que je n'aimais pas faire, mais elle oui. Je la projette partout, mais tout en gardant une mesure dans un rythme jazzé. Je la tournais sur elle-même comme une toupie, à multiples répétitions, et elle adorait cela. Ce fut une danse ballroom qui allait vers des mouvements jive. Bizarrement, je crois que la chanson que le band avait joué, était Hungry Eyes, d'Eric Carmen, très bien choisie et très adéquate comme numéro de chanson, pour ce que l'on faisait. J'étais concentré sur ce que je faisais, sans même m'occuper à la regarder, même quelquefois dans les yeux. À la fin de cette belle chanson d'amour en soft rock, d'Eric Carmen, Elle m'enlaça le corps, avec tout le groupe d'amis qui nous contemplait de la table.

Elle voulut m'embrasser, se penchant légèrement la tête. J'écartai la tête vers l'arrière, mais lorsque j'ai compris son intention, je lui fis un baiser. De ce baiser, je lui mangeai copieusement les lèvres, la bouche et le visage. Elle fit de même, et nous roulions exhaustivement nos langues afin d'explorer le fond de nos gorges mutuels, à l'insu d'une foule impie, se rinçant l'oeil sur nous, désormais. Elle sauta dans les airs et se cramponna à moi, en m'enlaçant de ses cuisses et de ses bras. Alors, elle m'a littéralement sauté dans les bras, tout comme je lui saisis des deux mains le bas du dos.  

Elle s'enleva de moi, et nous partîmes vers nos places respectives: elle avec ses amis, un peu sous le choc, et moi vers ma chaise longue en essayant tant bien que mal de contrôler mon érection, en pliant les genoux vers moi. Toute la danse en soi, m'avait trop bien endurci. Finalement, le spectacle de la soirée s'est terminée. Elle, la mère danseuse, et ses amis scandaient au groupe une autre chanson:
" Another song, encore. Another song.
 - It's too late, the pool is now officially closed, sermonna le chanteur principal des Janitors.
 - We don't care ! firent-ils en protestation. "

Je me suis avancé vers elle, encore devant l'estrade du groupe, voulant toujours négocier une autre chanson avec eux. Elle était à un point ivre, qu'elle ne contenait plus de raison propre. 
 " Bye sweetie, fis-je en glissant mon index vers la région des omoplates, ce qui la fit retourner.
 - Oh okay.. Bye, fit-elle légèrement effondrée de ne plus être capable de m'avoir comme partenaire, en loupant sa possibilité d'une autre chanson. Elle me regarde tristement partir de la piscine.

En revenant à ma tente, Jacqueline dormait, tout en ronflant sobrement. Je la tourna sur son côté droit, afin de pouvoir me tailler une place sur le matelas. 
 "Pis t'as passé une belle soirée ? fit-elle d'une voix endormie, tandis qu'elle cherchait à tâtons ses lunettes.
- Ouais c'est tout dire, fis-je dernièrement, tout en me laissant entraîner dans un sommeil de plomb, inévénementiel."

 Au lendemain, Jacqueline et moi, nous revenions d'un magasin général, tout en prenant un sentier asphalté parmi cinq autres que l'on pouvait choisir. Jackie et moi marchions côte à côte, en trimbalant quelques emplettes. Finalement, elle et moi avions croisé la mère rouquine et sa famille, marchant vers nous. Elle marchait vers nous. En sa compagnie, il y avait sa fille de neuf ans, voilà deux jours que je l'avais connu, ainsi que son fils et son mari. Le mari fut grand de six pieds et ventripotent, une créature d'une effervescente brutalité. Il fut laid physiquement et cette laideur lui procurait, malgré lui, une apparence démoniaque.

 La mère rouquine et danseuse, de blanc vêtue, me souriait et je la vis du coin de l'oeil. Elle tournait la tête vers son mari, en lui susurrant à l'oreille :" Fais pas ton jaloux, okay ?" Et j'ai très mal réagi, je fixais vers l'avant voulant l'ignorer. Je ne la vis plus, et ne la regarda plus, faisant complètement abstraction d'elle et de sa famille de mon univers au complet, moi qui la croyait véritablement seule. Je ne voulais plus lui parler, ni la voir. 
" Tu la connais ? fit Jackie, remarquant que la mère rousse me contemplait avidement, presque médusée de mon snobisme du moment envers elle.
- Oh non, fis-je nonchalamment. En vérité, ce fut comme une minuscule trahison par le reniement et rien d'autre. "

Ce fut la dernière fois que je vis la mère rousse, en présumant qu'elle a quitté le camping, en roulotte et camion pick-up. Je n'ai plus aucun souvenir d'elle, et je ne l'ai plus revu depuis, et cela à tout jamais.


FIN
* * *

J'ai d'autres nouvelles, mais ce ne sera pas évidemment de l'essor de mes vacances. Restez assidu comme lecteur, pour les lire tous, au même endroit. 

M.L

Le 19 août 2011 

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