Les Mésaventures de Tancrède Bâtard - Épisode 10 -Part 1- (Finale de la saison)Tancrède et un psychopathe ordinaire

Tancrède sort de sa voiture, stationné en parallèle dans les parcomètres pour deux heures, près de la station Berri-UQAM, pour aller vers une bar terrasse, nommée Le Solaris du Quartier Latin, à Montréal. Ce n'est pas une nuit comme tous les autres nuits, puisque le ciel mélangeait le courroux des nuages orageux qui se voulaient la pleine tentation des averses, encore coulantes dans les torrents glaciaux, ce qui affectait paisiblement l'air humide et chaude de la nuit d'été. Tancrède fut accompagné du même effet par Cangrèle, et elle fut habillée pour l'été, comme pour le soir sans trop de ménagement. Ce fut une robe d'été où elle se devait d'avoir une apparence, aussi puissante que belle. Sa gorge fut mise en valeur, comme proie maligne pour les hommes de Montréal, aussi débridés qu'ils peuvent être ratoureux. Ses jambes furent mises en extase, comme pour l'objet de répulsion pour de nombreuses matrones des bars et des tavernes de St-Denis. On se saoule sans discernement et sans raison, et n'importe quelle femme cherchera querelle comme de la merde, envers une autre. Ce qu'il restera à savoir, est qui est-ce qui va ouvrir définitivement les hostilités. Les hostilités peuvent s'aggraver de mal en pis, lorsqu'il y a des sans-abris qui pénètrent dans les bars, pour les simples fins de mendier une pitance. Même dans l'usurpation du nectar des dieux, se nommant la bière, la maîtrise de soi n'existe plus, et c'est tout l'essor de la folie humaine qui va prendre définitivement le dessus sans plus tarder. Pour Montréal, l'alcool devenait le propre de la folie de l'homme et cela dans la plus franche éviscération. Et nous allons constater ce propre, mon cher lecteur qui scrute cette page écran d'un oeil blanc prêt à l'écoute.

Tancrède et Cangrèle, en pénétrant Le Solaris, déposèrent leurs manteaux au vestiaire, en déposant un maigre cinq dollars, au commis, qui semblait pour une fois être une adolescente malingre de dix-huit ans. Elle avait les cheveux soignés et plaqués vers l'arrière. Elle réfléchissait assez bien de sa personne, une nonchalance terne et désabusée. Elle fut habillé pour la soirée comme pour un gala, avec une robe middrift en décolleté. Elle n'était pas habillée à l'habitude. Il fallait qu'elle soit quelque peu festive, en habit, sans nécessairement être jouissive de tempérament.

TANCRÈDE (au commis): Essaie de passer une belle nuite pareillement.
COMMIS(ennuyée): J'suis juste contente quand je sors d'icitte.
TANCRÈDE: J'te crois pas ben assez, parce que je trouverais ça ben long.

Tancrède se retourne vers Cangrèle.

TANCRÈDE: Bon okay, on va essayer de se rendre confortable, mon trésor.
CANGRÈLE(souriante): Ah ça, j'y tiens.

Les deux s'assoient vers une table banquette, construite en étant adjointe au mur.

CANGRÈLE: Pourrais-tu déjà me dire quelque chose ?
TANCRÈDE: Sur quoi ?
CANGRÈLE: Ben pour commencer, pourquoi t'as vraiment "Bâtard" comme nom de famille ?
TANCRÈDE: Bien auparavant, j'étais né en ayant comme nom de famille "Kashlentock", ce qui est islandais pour "Né en dehors du mariage", mais pour mon baptistaire, mes parents ont changé ça pour Bâtard, pour me canadianiser, on va dire.
CANGRÈLE: Alors, ton vrai nom serait Tancrède Kashlentock, mais c'est beau ça comme nom. Crime tes parents étaient vraiment des imbéciles pour faire ça.
TANCRÈDE: Ben je le sais.
CANGRÈLE: T'as-tu déjà essayé de changer légalement ton nom avec un avocat.
TANCRÈDE: Je travaille là dessus.

La serveuse passe à leur table.

SERVEUSE: Qu'est-ce que je vous sers ?
TANCRÈDE: Un Daikiri aux bananes.
CANGRÈLE(suspecte): T'es pas un AA déjà ?
TANCRÈDE: Juste pour ce soir okay ? Et rien d'autre. Ce n'est pas un cataclysme qui va m'attendre, si je bois.
SERVEUSE: Et vous Madame ?
CANGRÈLE: M'as juste prendre une Corona Light.
TANCRÈDE: Rien que ça ? C'est cher pour rien.

Cangrèle fait taire Tancrède du doigt, en lui pressant de ne pas la contredire.
La serveuse quitte aussi promptement qu'elle fut venue, en gribouillant les commandes dans un carnet surdimensionné. L'ambiance du bar restaurant se voulait décontracter, sans être nécessairement vivante ou conviviale, or une ambiance comme celle-ci  présagerait n'importe quoi, le calme avant la tempête tout comme la tempête elle-même.

CANGRÈLE: Pis après qu'est-ce que tu fais de neuf avec ta vie ?
TANCRÈDE: Bien en ce moment, j'ai toé actuellement dans ma vie. Mais à part de ça, je suis col-bleu pour la Ville de Montréal.
CANGRÈLE: Ah okay..

Subitement, Cangrèle agit comme si la conversation commençait déjà à l'ennuyer. Tancrède le ressent toutefois.

TANCRÈDE:Ben c'est ça qui est ça.
CANGRÈLE: Est-ce que t'as finalement d'autres ambitions ?
TANCRÈDE(décidé et sec): Ma seule ambition qui m'occupe présentement, c'est de vivre, et de rester en vie, dans c'te gros trou à rats qui se nomme Montréal.
CANGRÈLE: Ah je comprends.. T'haïs Montréal ?
TANCRÈDE: Ben je vois ça plutôt comme un mal nécessaire être icitte, mais à part de cela, mon vrai rêve serait de vivre à la campagne, ou de vivre dans les banlieues, comme tout le monde qui a réussit sa vie.
CANGRÈLE: Les gens qui vivent en banlieue, c'est juste du monde plate qui aime des petites vies rangées et silencieuses, à l'abri de toute, avec les maisons bungalow qui se ressemblent.
TANCRÈDE: Bien je m'excuse d'être trop rangé et plate pour ton goût, mais mes propres goûts sont simples.

La serveuse se ramène et dépose soigneusement les breuvages respectifs pour chaque membre du petit couple.

CANGRÈLE: Ah merci (et elle esquisse un fin sourire)

Tancrède ne se donne pas la peine de regarder la serveuse, et sort à peine de son mutisme.

TANCRÈDE: Ouais. Merci.
CANGRÈLE: Cependant, mise à part de tes visées, Tancrède, est-ce que t'aurais des projets sur le côté.
TANCRÈDE(l'interrompant): Heille, veux-tu donc ben arrêter de faire ta carriériste avec moé, pour deux crisses de secondes.  Essaie pas de vouloir me changer, ça marchera pas plus sinon.
CANGRÈLE: Bon okay, ma gueule.
TANCRÈDE: Parce que tsé chère, what you see is what you get, essaie donc pas trop de m'obstiner là dessus.
CANGRÈLE(s'empressant de le calmer): J'ai compris la première fois, Tancrède.
TANCRÈDE: Bon j'espère...Stique.
CANGRÈLE: On va essayer de se trouver autre chose comme sujet, tu veux ben ?
TANCRÈDE: Okay on peut tu parler du show de lutte catch WWF qui va se passer au Centre Bell, ce Mercredi ?
CANGRÈLE(soupir): Ouais pourquoi pas ? Pourquoi veux-tu vraiment parler de ça ?
TANCRÈDE: C'est juste mes goûts.
CANGRÈLE: Bien on tombe bien dans le vif que ce sont tes goûts, alors ?
TANCRÈDE: Bon on va tourner les tables de bord, je trouve que j'ai assez parlé de moi. Toi qu'est-ce que tu détestes dans la lutte tant que ça pour soupirer comme de rien.

Tancrède et Cangrèle continuaient inlassablement et sans relâche leur discussion à la fois vive et modéré, lorsqu'un individu louche pénétra finalement dans le bar...


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Le 5 juillet 2011

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