Les Mésaventures de Tancrède Bâtard - Épisode 9 - Tancrède et la Fête du Déménagement (1er Juillet)

Comme toujours, Tancrède ne trouve absolument rien quoi faire. Or maintenant, il se retrouve sur son balcon, assis sur une chaise pliante, tout en sirotant son bock de café noir, qui dépose soigneusement par terre à chaque gorgée. Une femme sort de chez lui, mais ce n'est pas une connaissance de Tancrède, la femme s'assoit à côté de lui, sur une autre chaise pliante, déployée. La femme se nommerait Cangrèle, et c'est une copine de deux semaines. Elle regarde Tancrède, en tournant son corps vers lui, habillée en grand chemisier très fin, laissant découvrir le dessus de ses larges seins rebondis, encore gros et ineffables. Cangrèle est aussi coiffée d'un large chapeau lui couvrant à peine les yeux et la moitié de son front.

Et ils discutent assez paisiblement, pendant que deux camions de déménageurs, celui du Clan Panneton, et de La Capitale, s'occupent de faire déménager des locataires, restant des duplex avoisinants.

CANGRÈLE: Pis c'est la plate, la Fête du Canada, hein ?
TANCRÈDE(nonchalant): En sale, ouais.... Je devrais dire que c'est juste une journée fériée pour déménager.
CANGRÈLE: Ouais, c'est presque ça. La fête de notre pays, c'était v'là six jours. Maintenant, il y a plus personne qui aurait quelque chose à être fier.
TANCRÈDE: Surtout, quand on pense que le reste du Canada a voté Conservateur, alors définitivement, il y a rien à réjouir.
CANGRÈLE: De toute manière, je viens juste de voir leur show à Ottawa, c'est comme un show de la St-Jean, mais encore plus stérile musicalement. Y'a des chanteuses, dont j'sais plus jamais leur nom pour chacune, qui chantaient encore Mary Travers, la Bolduc. Non, mais crisse là, est Québécoise, La Bolduc, pour une Irlandaise là. Pis c'est quoi l'idée aussi sprique ? Trouvez donc mieux, quelque chose de plus contemporain comme musique, sinon on va chier du marbre.
TANCRÈDE: Un excellent point..
CANGRÈLE: J'en doutes pas.
TANCRÈDE: Puis après on va faire quoi de notre journée ?
CANGRÈLE: Hein ? Ah!.. T'auras juste à ramasser les branches de bois, ainsi que les feuilles, de l'arbre que tu viens de déraciner.
TANCRÈDE: Ouais, mais après toute ça, tsé ? Ah, pis ça fait rien, approche la radio près de la porte, parce que j'entends du Offenbach, en ce moment.
CANGRÈLE: Ah oui, ce bon vieux Gerry. (en acquiesçant avec le sourire)

Effectivement, la radio interprète en ce moment, Mes blues passent plus dans la porte, du groupe Offenbach.

TANCRÈDE: Savais-tu que c'était le poète Gilbert Langevin qui avait écrit ça, les paroles et non Gerry.
CANGRÈLE(surprise): Ah ouais, il était payé cher pour écrire c'te toune là.
TANCRÈDE: Ben non, Offenbach était bon, mais aucun des membres étaient faits en argent, pour lui donner un grosse paye. Il y a peut-être juste touché les royautés, en résumé.
CANGRÈLE: Ouais, okay...

Un assez long silence s'installe.

TANCRÈDE: Hostie que je m'ennuie comme le câlique. Ça juste pas d'allure stique.
CANGRÈLE: On s'ennuie quand on trouve rien à faire, faque occupe-toi donc du tas de branches dans la cour.
TANCRÈDE: Bon okay. Pis à soir ?
CANGRÈLE: On verra.


Tancrède se lève et rentre dans la maison, en trainant des savates, suivi de Cangrèle. Elle referme la porte d'entrée derrière elle.

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