Gerry(2011)- Une œuvre parfaite signée DesRochers et Petrowski
Il n’y a pas à dire de plus pour en rajouter, c’est un film absolument inouï, et on ne pourrait jamais en redire, puisque c’est si inouï que cela, on ne peut vraiment en rajouter davantage. Et c’est presque totalement inédit comme œuvre, tellement qu’elle pouvait être très parfaite et en même temps tellement bien portraiturée, que je reste sans voix face à ce film. Au départ, je voulais aller le voir par simple curiosité, afin de connaître par moi-même, quels seraient les talents scénaristiques de Nathalie Petrowski, juste à voir si elle pouvait en avoir ou pas. Le résultat fut carrément le contraire, et Petrowski a probablement scénarisé un film qui la conduira véritablement vers une nomination pour le Jutra du Meilleur Scénario pour un Gala prochainement. Le plus fou dans tout ceci, est que c’est également le deuxième film qu’elle a scénarisé, en prenant en considération de Maman Last Call, une adaptation de son propre livre, réalisé par François Bouvier. Mario St-Amand peut déjà tout de suite se voir la nomination pour le Jutra du Meilleur Acteur, tout autant que Capucine Delaby pourrait également se voir la nomination de Meilleure Actrice de soutien. Alain DesRochers, également, remporterait la nomination du Meilleur Réalisateur, puisque sa mise en scène est absolument énorme. Elle est même sans faille, que l’on rejoint facilement la trempe des grands cinéastes américains et classiques, tels que Bob Fosse, Howard Hawks, et Brian De Palma.
Pour le Québec, à la suite d’une décennie, nous assistons à un cinéma du plus grand ordre. Alain DesRochers n’est plus Alain DesRochers, mais devient pour ce film, Taylor Hackford en adoptant son style classique et mouvementée, pour l’exemple de son film Ray, qui illustre le portrait de Ray Charles, génie du jazz. Un style simple et classique qui pénètre de manière incinérante et percutante, la vie du rocker Gerry Boulet, en allant de sa carrière, vers sa vie de famille. Le style de DesRochers reste complètement inattaquable dans toute l’effervescence de son esthétique, voulant entremêler le classicisme d’un art, mais en se dotant d’une meilleure finesse, et d’une remarquable maîtrise.
Mario St-Amand n’incarne pas Gerry Boulet, il le devient d’une manière, que l’on pourrait croire à l’homme dans tous ses états et ses émotions en plaquant presque sa main au feu. St-Amand devient le fameux rocker, icône du groupe Offenbach, et du rock des années 70, dans une confiance et une surenchère aveugles et absolues. St-Amand aurait probablement incarné le rôle le plus fort de sa carrière, en livrant une explosive assurance et confort indéniable à son personnage, comme si lui-même et Gerry aurait été la même personne. Toujours, c’est cela qui fait froid dans notre dos, puisque rien de ce qu’il fait dans le film ne deviendra faux, et tout s’enclenche aisément dans sa pratique d’acteur.
Finalement, Nathalie Petrowski me subjugue totalement de ses talents de scénariste, elle a su maîtriser son médium d’une main de maître. Même dans la biographie, elle construit des personnages d’une énorme force, qui devient incomparable parmi tous les auteurs récents et contemporains. Elle sait construire des filons d’intrigue complexes, et qui sont bien structurés. Tout se résout, mais on ne comprend pas toujours les motivations des personnages secondaires, tout comme le frère de Gerry, Denis Boulet, incarné par Louis David Morasse. Elle fut déjà une chroniqueuse d’une rare exception, et en ce moment, elle nous livre un scénario oscarisable. Maintenant, ce que l’on se demande serait qu’est-ce qu’elle ne pourrait pas faire ? Or, lorsque l’on constate les films biographiques ou les biographies, le travail de l’écriture deviendrait le plus petit, devant tout le foudroyant travail de recherche, mais quand il devient le tour de travailler le scénario, on oublie aisément le travail de recherche pour bûcher à l’endroit du travail d’écriture. En soi, pour plusieurs, un calvaire se prépare, lorsque l’on écrit déjà les premières scènes.
C’est un must, s’il est disponible déjà à Archambault, il faudrait se le procurer, parce que c’est une énorme pièce de collection.
4.7*/5
M.L
Pour le Québec, à la suite d’une décennie, nous assistons à un cinéma du plus grand ordre. Alain DesRochers n’est plus Alain DesRochers, mais devient pour ce film, Taylor Hackford en adoptant son style classique et mouvementée, pour l’exemple de son film Ray, qui illustre le portrait de Ray Charles, génie du jazz. Un style simple et classique qui pénètre de manière incinérante et percutante, la vie du rocker Gerry Boulet, en allant de sa carrière, vers sa vie de famille. Le style de DesRochers reste complètement inattaquable dans toute l’effervescence de son esthétique, voulant entremêler le classicisme d’un art, mais en se dotant d’une meilleure finesse, et d’une remarquable maîtrise.
Mario St-Amand n’incarne pas Gerry Boulet, il le devient d’une manière, que l’on pourrait croire à l’homme dans tous ses états et ses émotions en plaquant presque sa main au feu. St-Amand devient le fameux rocker, icône du groupe Offenbach, et du rock des années 70, dans une confiance et une surenchère aveugles et absolues. St-Amand aurait probablement incarné le rôle le plus fort de sa carrière, en livrant une explosive assurance et confort indéniable à son personnage, comme si lui-même et Gerry aurait été la même personne. Toujours, c’est cela qui fait froid dans notre dos, puisque rien de ce qu’il fait dans le film ne deviendra faux, et tout s’enclenche aisément dans sa pratique d’acteur.
Finalement, Nathalie Petrowski me subjugue totalement de ses talents de scénariste, elle a su maîtriser son médium d’une main de maître. Même dans la biographie, elle construit des personnages d’une énorme force, qui devient incomparable parmi tous les auteurs récents et contemporains. Elle sait construire des filons d’intrigue complexes, et qui sont bien structurés. Tout se résout, mais on ne comprend pas toujours les motivations des personnages secondaires, tout comme le frère de Gerry, Denis Boulet, incarné par Louis David Morasse. Elle fut déjà une chroniqueuse d’une rare exception, et en ce moment, elle nous livre un scénario oscarisable. Maintenant, ce que l’on se demande serait qu’est-ce qu’elle ne pourrait pas faire ? Or, lorsque l’on constate les films biographiques ou les biographies, le travail de l’écriture deviendrait le plus petit, devant tout le foudroyant travail de recherche, mais quand il devient le tour de travailler le scénario, on oublie aisément le travail de recherche pour bûcher à l’endroit du travail d’écriture. En soi, pour plusieurs, un calvaire se prépare, lorsque l’on écrit déjà les premières scènes.
C’est un must, s’il est disponible déjà à Archambault, il faudrait se le procurer, parce que c’est une énorme pièce de collection.
4.7*/5
M.L