La soirée des Jutra 2011

Dieu du ciel, on ne pourrait réduire l’expérience d’une manière infime, parce que c’était franchement une réussite énormément belle. Tout le spectacle était extraordinairement bien organisé, en ne sentant aucune inflexion d’une anicroche ou d’une erreur de logistique, et en ne sentant aucune longueur ou mollesse dans son rythme. Ce fut une belle expérience, puisque l’on explore notre art merveilleux, à l’ampleur du monde et des Québécois d’origine. C’est la merveille d’un énorme spectacle ultra-léché dans son aspect électronique. Notre cinéma n’est aucunement pauvre, alors on va à fond dans une crise de paillettes, afin de se mouvoir dans un Hollywood qui ne vivra seulement que dans l’espace d’une soirée.


L’animation de Sylvie Moreau et de Yves P. Pelletier

L’animation est ce qui m’avait le plus marqué de cette soirée, puisque Sylvie Moreau et Yves Pelletier incarnent l’humour dans un confort et dans une maitrise des plus totales. C’est une performance qui est complètement la plus contraire, à celle de James Franco et d’Anne Hathaway pour les Oscars des semaines passées. Franco et Hathaway semblent très mal assortis ensemble afin de remplir des trous dans la programmation, ce qui nous donne l’impression qu’ils ne savent pas quoi faire ensemble.

La prestation de Moreau et de Pelletier reste supérieure à celui de l’animation des Oscars, parce qu’il y avait dans l’humour, une espèce de joie de vivre irrévérencieuse. Ils maitrisent la comédie et l’humour. Pelletier est un excellent improvisateur, et à l’origine de sa comédie, tout se base sur l’improvisation. C’est rafraîchissant parce que l’on agit dans l’optique de l’inattendu. D’autant plus, Moreau et Pelletier sont brillants lorsqu’ils possèdent des bons scripteurs, ce qui fut le cas.

Incendies de Denis Villeneuve, sacré meilleur film de 2010


Pour cette soirée, Incendies est devenu pratiquement un Titanic québécois, parce qu’il a gagné TOUT, or le film remporte de la majorité des prix Jutra : Meilleur film, Meilleur actrice (Lubna Azabal), Meilleure réalisation, Meilleur scénario, Meilleur son, Meilleurs costumes, Meilleure direction artistique et Meilleur montage.


En voyant que le film gagnait à chaque fois, je trouvais cela pas mal bizarre voir même estomaquant, car dans ma critique, j’avais déjà dit qu’Incendies se devait de gagner de toutes les catégories possibles : film, réalisation, scénario et interprétation, et toutes mes prédictions ont tombé dans le mille. De plus, lorsque je considère que ma critique du film dans mon blogue, était lue avec 102 views selon mes statistiques, je me demande si on remet des prix en se basant sur mes critiques maintenant. Non probablement pas, je me fais juste des idées de merde.

C’est quand même déconcertant, je ne m’attendais tout de même pas, à ce qu’Incendies devienne pratiquement un Titanic québécois. J’étais plus qu’étonné que l’actrice Lubna Azabal puisse remettre son prix Jutra, à l’actrice qui a joué sa fille, Melissa Désormeaux-Poulin lorsque cette dernière arborait un rôle minuscule. C’est tout de même grandiose et inattendu, mais les Jutra sont devenus comme les Oscars, on ne saura plus quoi s’attendre finalement. La surprise deviendra définitivement maître.


Prix Jutra Hommage à Jean Lapointe


Il était temps que Jean Lapointe puisse gagner quelque chose pour tout l’ensemble de son œuvre, mis à part d’avoir remporté son Jutra pour son rôle de soutien, dans le film À l’origine d’un cri. Il serait peut-être question de son dernier rôle au cinéma.


C’est une carrière incroyable dans le music-hall, où dans ce monde de rapaces et d’amour filial, Monsieur Lapointe fut à l’origine du spectacle moderne au Québec, soit dans la comédie musicale et la tragédie sérieuse. Il est le père du spectacle moderne. Monsieur Lapointe est pour moi, le premier grand acteur québécois, et par la suite, il y a les autres génies de la scène : Paul Buisonneau, Marcel Sabourin, Gratien Gélinas, Yvonne Laflamme, André Montmorency, Monique Mercure, Denise Filiatrault et Claude Gauthier. Il jouait lui-même dans l’un des plus grands films québécois de tous les temps et après, mon film fétiche de Brault, Les Ordres. Alors, il est tout simplement naturel que l’on lui décerne, puisque des grands acteurs comme lui, il y en a pas mille. Il n’en aura jamais mille d’ailleurs.


Il n’y a pas deux catégories dans la scénarisation « Meilleur scénario original » et « Meilleur scénario en adaptation » dans le gala des Jutra.

Étant donné que le scénario d’Incendies est l’adaptation d’une pièce de Wadji Mouawad. L’organisation qui produit le gala des Jutra, si ce n’est pas déjà une « académie », devrait mettre deux catégories dans la scénarisation, que ce soit le Jutra pour le meilleur scénario original, ainsi que le Jutra pour le meilleur scénario issu d’une adaptation.


Ce serait largement mieux que d’une seule catégorie, condensé en adaptations et scénario originaux ensemble, car on pourrait élargir la prise de sélection afin de nominer des auteurs qui auraient la même légitimité pour gagner un prix pour la scénarisation. On nominerait des films adaptés de livres, tout comme des films originaux.


Mais il faudrait fabriquer plus de cinéma, plutôt que de produire 14 films par année.


M.L




Le 13 mars 2011

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