Pour saluer Claude Robinson


À Claude Robinson


Tout d'abord, il faudrait préciser que je ne suis pas un auteur célèbre, or la célébrité pour moi n'aurait aucune espèce d'importance.

Tandis que l'on devait prendre en considération la valeur et le contenu de la personne, pourquoi vraiment tenir compte de sa célébrité, ainsi que son influence ? Cela devient une question complètement triviale. Cependant, j'ai gagné par le dû des mois, une maigre notoriété avec mes écrits électroniques. Et ce fut une reconnaissance qui s'est forgée virtuellement, grâce à l'Internet, et surtout les "weblogs".

Pour l'époque des années 80, Robinson n'avait pas connu la nouvelle arène des communications qui serait aujourd'hui le Web, lors de la confection de son oeuvre. Or aujourd'hui, durant le temps immémorial de l'électronique, l'Internet est régi par le code criminel, le copyright et le droit d'auteur, et cela à juste raison.

Aujourd'hui, je salue le courage d'un homme devant l'implacable adversité. Une adversité, se constituant des léviathans de la corruption et du domaine judiciaire, prêt à engloutir n'importe qui sur son passage d'une inexorable ténacité. De grands ennemis dans les plus grandes corporations, ils voulaient profiter du veule et de l'inaction des créateurs. En usurpant les capacités, dont ce dernier doit créer pour vivre. Il créé pour vivre, et on lui dérobe de son essence vital, c'est-à-dire son œuvre. Pour un artiste, ceci est au-delà d'une damnation. Au fait, pour les artistes et les auteurs face aux corporations, ce qui est inacceptable devient tout de suite la norme.

Votre victoire immaculée en Cour supérieur tonna dans les cœurs des milliers d'apôtres des arts.
Une victoire certaine qui déstabilisera sans doute les exploiteurs et les exploités, les hommes et les souris. D'une arrogance charognarde, les bandits d'une haute société ont voulu l'usurpation de votre œuvre, et qui se solda dans la plus écrasante des échecs, lorsque vous avez apporté en votre sein tous les documents, toutes les preuves, et naturellement toute l'enquête.

Franchement, je n'aurais pas cru que durant un écart de quinze à vingt ans, on modifierait l'oeuvre de quelqu'un en le transformant complètement. On aurait voulu que son créateur ait tout oublié comme par magie, en mettant à l'écart toutes les relations qui ont existé au préalable. L'indignation serait à un point tel, que l'on ne concevrait pas de toute la rage et la peine entrevues, durant le premier visionnement de Robinson Sucroë.

Vous m'avez laissé depuis un nombre d'années, pantois d'admiration, tout en restant d'une muette contemplation devant votre hargne, votre rage et votre soif pour le triomphe judiciaire. Vos droits furent lésés par un mépris de chacal, et vous êtes devenu le lion qui dévora goulûment les chacals. Puisque dans le monde des hommes, les prédateurs de jadis peuvent devenir à nouveau la proie des autres. Cependant, rien ne reste fini, il vous reste encore un chemin infatigable que vous devez parcourir. Payer encore la somme à des juristes, afin d'introduire la clôture finale à toute cette sordide mésaventure.

Autrement, c'est une terrible leçon à tous ceux qui possèderaient l'idiotie parfaite, afin de croire que les auteurs ne sont que des imbéciles heureux. Le même imbécile suffisant qui est encore content de recevoir le maigre bout du bâton pour toutes les occasions créatives. Probablement qu'avant vous, mon cher monsieur Robinson, tous les auteurs de la télé ou du cinéma dans le monde, étaient tout content de se faire escroquer sans ne jamais rien dire. Bref la peur devait les habiter, ou presque. Ou bien donc, les auteurs furent déconnectés de la réalité.

Ils et elles vivaient dans un "je-m'en-foutisme" assez étroit à propos de leur propre travail. Comment peut-on haïr son œuvre, lorsque l'on n'est point capable de reconnaître qu'un ouvrage, c'est notre propriété ? Harlan Ellison, un écrivain et scénariste américain de science-fiction, fut l’exception de cela. Ellison défendait farouchement l’intégrité de toutes ses œuvres d’une férocité indéniable. Bien sûr, un foutu caractère ainsi que de l’intégrité, dont Ellison les détenait avec brio, vous feront haïr et chasser d’Hollywood. Ellison, tout comme vous M. Robinson, deviendront des exemples pour de jeunes aspirants écrivains. Les jeunes créateurs devront apprendre, qu’un ouvrage de notre création, c’est notre propriété.

Par ailleurs, l’Internet nous amena une espèce d’idéologie néfaste de la gratuité de l’information. Sur l’Internet, tout doit être gratuit. Il va falloir que l’on trouve une nouvelle manière de recevoir une forme de revenu avec notre plume. Puisque même sur l’Internet, on voudra néanmoins tenir et serrer la laisse aux scribes et aux artistes. Auparavant, on le faisait, tout comme on veut le faire aujourd’hui, en traitant n’importe qui ayant une plume comme un citoyen de seconde classe.

En ce moment, pour l’année 2011, l’intellectuel moyen détiendra la nouvelle tâche de taper de plus en plus fort sur les nerfs du monde pour son propre bien, malgré le fait qu’il n’aimera jamais cela.

-M.L.

(Version Finale) Le 3 janvier 2011

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