Les Tronches / Réal: Jeff Kanew, Scén: Jeff Buhai, Steve Zacharias et Miguel Tejada-Flores


NERD POWER !

Pour ceux qui ne sauraient pas ce que ca veut dire "nerd" ou "geek", c'est une insulte préjorative pour désigner un intellectuel. Oui, honnetement, c'est aussi con que cela, et pire encore.

Eh oui ! L'une des comédies américaines des années 80 qui s'établit avec d'autres films du meme genre, en explorant le gross-out humor. Ils étaient mieux connus pour des films avec un humour rocambolesque et crasse, ce qui fut extrement populaire avec un public de collégiens et d'étudiants du secondaire. Dans cette meme lignée de films qui porte supposément sur la vie universitaire, ou pour vous faire dégueuler, il y a la grande tradition de National Lampoon's Animal House, Police Academy, Stripes, La Patrouille en Folie sans oublier un classique mordant du genre : Les Tronches ( ou Revenge of the Nerds ). C'est assez dégueulasse comme titre, Les Tronches, qu'est-ce que ca veut dire bordel ? Si on avait une traduction québecoise du film, le film aurait été intitulé Les Bollés, ou probablement un meilleur titre Génies en herbe.

La premiere fois que j'ai regardé ce film, j'avais alors 13 ans a l'époque, et merdre que c'était drole. J'étais moi-meme un bollé du secondaire, qui excellait en tout dans la plus grande facilité, parmi les gens tres normaux et tres caves. Je dirais meme qu'en Secondaire II, dans mon cours de Francais, j'avais fait une recherche et un traité au sujet des maladies mentaux : La Paranoia, La Schizophrénie et l'Idiotie, en fin d'année. (Oui, c'est vrai )

Le film en était completement hillarant, qu'il pouvait sembler imprévisible. En le récoutant comme un jeune adulte mature et universitaire, le film est encore juste et drole, tout en vieillisant assez bien, et certains vont dire que c'est carrément campy. Cependant, dans sa comédie, Les Tronches dresse un portrait vitriolique de la discrimination. Ainsi, sa discrimination la plus évidente des bollés, face aux sportifs (les jocks), et les femmes belles (les agaces). Tout le monde les rejette sans raison apparente, car ils sont des bollés, meme a l'université. C'est un peu ca l'histoire, c'est une histoire idiote, ringuarde et fallacieuse qui se joue des stéréotypes, en les poussant a l'extreme.

La force du film, ce qui l'aide a vieillir gracieusement, est sa caricature, parce qu'il permet de rire du racisme et de la discrimination d'une facon "safe", en allant dans l'humour désinvolte, au lieu d'explorer la lourdeur de l'injustice comme pour Spike Lee. Rire de l'injustice et de la discrimination, est une chose atrocement difficile a faire, et le film dans toute son adresse, le produit magistralement. Jeff Kanew devient un maitre de la comédie avec seulement ce film, qui engendra des suites, Rev of the Nerds 2: Nerds in paradise, Rev of the Nerds 3 et 4. Mais Kanew lui meme ne réalisera pas les suites, quand il est responsable pour le premier. La meme équipe de scénaristes, Jeff Buhai, Steve Zacharias et Miguel Flores écriront les suites ( ou sequels, si vous préferez)

L'interprétation de Robert Carradine et d'Anthony Edwards, dans les roles principaux des tronches Gilbert Lowe et de Lewis Skolnick, reste toujours poignant, sérieux et drole. Bien sur, Anthony Edwards poursuivra une carriere prolifique dans la télévision en incarnant avec brio le Dr. Mark Greene, dans la télésérie ER. Robert Carradine lachera progressivement les planches, apres la série de films des Tronches pour devenir producteur.

Somme toute, un film pour les gens qui adorent le ridicule américain, tout en confirmant que le ridicule frole toujours l'humiliation sordide. Un film qui se défend tres bien, afin de ridiculiser le crétinisme humain.

3.3*/5

-ML

Le 17 juillet 2010

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