J'ai tué ma mere (2009) de Xavier Dolan: Pourquoi il n'est pas toujours payant de tuer sa mere.

Merde, il n'y a pas toujours du bon au sujet de notre cinéma : un cinéma de producteurs et de connections, même si on considère que ce film minable a été reconnu a l'étranger pour des raisons tout aussi obscures que disparates. Certes, les Français adorent tous les types de films psychologiques, pouvant provenir de partout, même de leurs cousins transatlantiques, c'est-a-dire nous. Ce film de Dolan, non devrait-on plutôt dire le "premier opus" de Dolan, a remporté les prix a Cannes, dont trois prix concernant la sélection des quinzaine des réalisateurs. Un prix pour jeunes regards, un prix C.I.A.C.E ( aucune idée de ce que ça pourrait être), ainsi qu'un prix S.A.C.D.

On décerne maintenant des prix acronymiques ? Si Dolan n'a pas remporté a Cannes les prix de la meilleure scénarisation ou de la meilleure réalisation, ou bien donc la Palme d'Or en soi, alors par conséquent ses prix de jeunesse, qui lui servent de substitut, ne veulent rien dire. Mais absolument rien dire. En illustrant un autre exemple, Kevin Smith a déjà remporté a Cannes, un prix assez semblable a celui de Dolan, pour son premier film Clerks, en 1994.

Le premier film de Smith contenait la qualité première d'être écrit avec excellence, soit au niveau de ses personnages et de ses dialogues. Chez Kevin Smith, tous ses personnages dégagent une grande complexité, tout autant qu'une précieuse humanité, refoulée en eux-mêmes. Par contre, pour un premier film, c'est atrocement mal tourné. Le film est réalisé dans un amateurisme complet. Le montage et les acteurs sauvent le film, et non sa mise en scène. Cela fait de Clerks, un succès culte chez la génération Y. Kevin Smith se sent capable de produire un très bon film, or ses films ne sont pas, et cela la plupart du temps, des bons films assurés. Mais vraiment pas. Tout comme un prédécesseur lointain George Cukor, Smith poursuit a sa guise et a sa manière, l'évolution de la comédie romantique, au "meilleur" de ses capacités.

Cependant, revenons a Dolan, et au premier "opus" de ce dernier J'ai tué ma mère. Le film en soi renferme aucune qualité remarquable, que ce soit pour gagner n'importe quel prix: au plus idiot vers le plus illustre. Il n'y a pas vraiment d'histoire qui conserve une certaine cohésion. Ce ne sont rien que des tranches de vie disparates. Ils ont aucune cohérence ensemble, puisque l'on fait étalage de chicanes familiales mère/fils. Tout le corps du film n'est constitué que de chicanes familiales, entre la mère éponymique ( Anne Dorval), ainsi que l'alter-ego pale de Dolan, Hubert. Dans l'absolu, c'est notre intrigue principale. Afin de concevoir ça en une intrigue première, on relève de la connerie complète. A l'égard de n'importe qui, même en n'étant pas issu du métier, un film ne se développe pas, ne se découvre pas même, avec une succession de chicanes de ménage, et je dis bien : aucunement. Les sous-intrigues, concernant le pensionnat, la découverte de sa mère de son homosexualité, et l'ami de cœur d'Hubert, sont arrêtés en soi, ne se développant point dans les fins de se résoudre au nœud final. Horreur! Il n'y a pas de conclusion, pas de nœud final, rien a résoudre. Juste rien.

On ne sait trop rien, voir nullement, des personnages devenus parfaitement unidimensionnels. Le film de Dolan est pitoyablement réalisé. Tandis qu'il est fort possible d'avoir un maigre budget, voir aucun budget, afin de tourner un film, cependant il faut répondre a des normes et a des conventions, en ce qui concerne les habiletés pour les tournages professionnels. La mise en scène, d'un point de vue filmique, est incroyablement lourde. Certains critiques me diront que Dolan voulait faire une esthétique minimaliste. Non, ce n'est pas vraiment minimaliste, c'est tout simplement incompétent. Truffaut, Varda et Ackerman, sont minimalistes, mais ils sont extrêmement compétents. Chez Dolan, c'est un modique film étudiant s'étirant sur deux heures.

Dolan ne fait que jouer la colère a l'exagération, et ça devient complètement exaspérant. Le seul bon coté est Anne Dorval, même si elle est une très grande actrice, elle incarne un rôle inintéressant. Même s'il s'agit de l'explorer, ça ne vaut vraiment pas la peine. Tout ce que le rôle est pour elle, est celui d'une souffre-douleur, idiote et embourgeoisée. Dorval voulait être une tragédienne du quotidien, or ses capacités d'actrice sont beaucoup trop monumentales pour cela. Lorsqu'un rôle est horriblement mal écrit comme celui-ci, on doit faire preuve d'un meilleur jugement, mais ce sera pour une toute prochaine fois.

Un petit film, odieusement faite.

1.5/5

M.L

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Hollow Man(2000) - Bande Annonce de Maxime Laperle

Théorie du montage chez Sergei Eisenstein

Mégantic : un poème descriptif - 10 juillet 2013