J'ai peur de dormir. A vrai dire, j'ai peur du sommeil.

Oui, c'est fou hein ? Et depuis toujours, j'ai éprouvé une grande et lancinante fatigue, provenant en quelque sorte d'un mal de vivre. Le seul problème, c'est que le mal de vivre peut être quelquefois très fécond et très inutile, à la fois. Non, ce n'est pas vraiment de l'insomnie, c'est pire que cela. Non, c'est un peu comme si le sommeil s'est auto-détruit sur ma personne. Ce n'est pas vraiment ma faute, comment ça peut être ma faute, je ne peux plus décider de tomber endormi. Mais, c'est le sommeil lui-même qui décide pour moi.

Oui, je le sais, c'est vraiment stupide. Poursuivez-moi en justice, si vous trouvez que c'est si stupide que cela. C'est la vie, hein, qu'est-ce que j'y peux. On vit avec des cerveaux qui veulent s'imploser dans notre crane ; on ne peut rien y faire et c'est cela. Comme si mon désir de sommeil, tantôt tard le soir, tantôt tard le matin, était comme un parachutiste qui vient de sortir par la porte du petit avion Cessna. On est déjà dehors et surement on ne ressent rien. Mon désir de sommeil, tout comme le parachutiste, s'est écrasé de plein fouet sur les plates-bandes d'une ferme, en Venise-en Québec. À vrai dire, j'arrive à dormir vers trois heures du matin; oui, moi aussi, je trouve ca inquiétant. On me dit que c'est mon cycle qui est comme cela, parce que j'ai habitué mon corps à dormir tard le matin, lorsque le matin se construit toujours d'une noirceur d'encre.

Bonne nuit.

M.L

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