The Blues Brothers(1980) : Comment arrive-t-on à faire un bonne comédie musicale, au travers du genre du blues ?


Dan Aykroyd et John Belushi
Pour commencer, on devrait embaûcher John Landis pour tous les genres de comédies musicales, bien évidemment ! Or, John Landis ne s’intéresse plus à réaliser des films musicaux.

Depuis les années 90, Landis se trouvait à un point stagnant, au niveau de sa créativité : Oscar, The Stupids, Beverly Hills Cop 3 et Susan’s Plan. The Stupids est aussi le plus grand navet que John Landis a jamais produit, voulant adapter ce qui était véritablement une série de livres jeunesse, intitulée The Stupids par Harry Allard et James Marshall.

Les autres films qui furent scénarisés ou réalisés par Landis, Oscar, BevHills Cop 3 et Susan’s Plan, semblaient épuisés dans le contenu et la réalisation. Tout de même, au cours des années 90, Landis se concentra presque uniquement à la production de séries télé, devenues cultes ou ayant connues une popularité sommaire, telles que Dream On, Sliders, Honey, I Shrunk the Kids et Weird Science.

Notamment, The Blues Brothers est un film que je visionnais plutôt à répétition, parce que je sélectionne de très bons films pour les voir une dizaine ou une vingtaine de fois, et The Blues Brothers n’était pas une exception à la règle. À la vingtième fois et à la vingtième soirée en ligne, je croyais avoir connu l’œuvre de Landis dans tous ses recoins, connaître les aspects nouveaux que l’on aurait éclipser des visionnements précédents.

Par la suite, je me suis mis à visionner à répétition Roger & Me, le premier documentaire de Michael Moore. Oui, c’est aussi ça la vie d’un critique : écouter compulsivement les chefs-d’œuvre que l’on adore, et qui sont adorés du public.

Cependant, dans toute la filmographie de Landis, ce que je retiens dans l’ensemble de son œuvre, ce sont plutôt ses principaux chefs-d’œuvre : Schlock, The Kentucky Fried Movie, Animal House, The Blues Brothers, An American Werewolf in London, Three Amigos, Spies Like Us, Coming to America, Trading Places, Twilight Zone : The Movie.


The Blues Brothers, réalisé en 1980 et mettant en vedette les principaux comiques de la série Saturday Night Live de son époque : Dan Aykroyd et John Belushi, est un film qui incarne un exemple-type de manuel de cinéma d’une comédie musicale moderne. Même pour un film assez récent dans sa technique et sa technologie, c’est aussi l’exemple d’une comédie musicale parfaite, où l’intrigue et la mise en scène se joignent très bien. Lorsque l’on peut joindre une mise en scène farfelue, grandiose et éclatée dans le contexte d’une autre intrigue, le film ne serait plus le même. Alors, on assisterait possiblement à un film incohérent. Ce qui fonctionne dans ce film de Landis, est que les frères Blues, Jake et Elwood, des musiciens de blues interprétés par Aykroyd et Belushi, sont dans « une mission divine » de sauver un orphelinat des trusts financiers, où ils ont passé leur enfance. La « mission divine » foudroie la tête des bluesmen comme une grosse épiphanie après avoir été à la messe gospel le Dimanche matin, en compagnie de leur révérend James Brown. Par conséquent, le reste du film obtient la carte blanche afin de réaliser n’importe quelle folie sur pellicule, de la plus banale à la plus inconcevable.

On dirait que dans son scénario, écrit par Aykroyd et Landis, il faut que nos personnages soient dans une mission de Dieu, afin de se permettre n’importe quoi d’invraisemblable, si on veut concevoir une comédie drôle, en dépassant toutes les limites du bon ou du mauvais goût. Or avec The Blues Brothers, ne vous inquiétez pas, vous êtes perpétuellement dans le bon goût et c’est de la comédie musicale à son état pur.

Chez John Landis, on assiste aussi à toute la symbiose de la mise en scène avec la musique, dans les genres du R&B, du Rock et du Blues. Les performances incroyables des grands adeptes du R&B et Soul, tels qu’Aretha Franklin, John Lee Hooker, Cab Calloway et Ray Charles, en conjonction avec le talent savoureux d’Aykroyd et de Belushi, épatent la galerie dans leur numéro musical respectif. L’utilisation des plus grandes chansons du blues, qui servent principalement de trame sonore, se mêlent au film d’une manière organique, tout en voulant utiliser la musique appliquée ou proprement dite de « fosse ».

Pour un film, celui de Landis est un monde musical à découvrir ou à redécouvrir pour vous seul ou pour toute la famille. C’est le génie comique de Belushi et d’Aykroyd à découvrir pour la première fois également. Durant les années 80, Landis fut au sommet de son art, ce qui pour lui fut la facilité de nous construire des œuvres chaleureuses et comiques, où tout se bâtissait sur la construction des personnages. Puis après, il se concentra à une télévision réussie et culte, avec Dream On, faisant connaître au monde entier, le talent comique empli de sous-entendus de Brian Benben. Ce n’est que plus tard, au cours des années 2000, que Landis réalisera des documentaires intéressants, dans l’exemple de Mr. Warmth : The Don Rickles Project. Un excellent documentaire, retraçant le portrait de l’humoriste Don Rickles, dont sa spécialité fut la comédie d’insultes, en jouant avec allégresse l’insolence et l’effronterie durant tout l’envolée de sa carrière de comique de grand divertissement.

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