Une soirée pour le jour de l’an – Le «Sequel»


Hélène Bourgeois-Leclerc, Louis Morissette, Véronique Cloutier, Michel Courtemanche, Joël Legendre


En cette soirée du 1er janvier, je voulais m’attarder à une chronique de la télévision d’État, qui prenait son ampleur propre pour un bilan de l’année à la fois chargé et humoristique, concernant le réveillon de la nouvelle année 2013. Comme je fus le seul de mon entourage qui visionnait Radio-Canada, je fus gâté de son excellent temps à l’antenne.

Infoman 2012


D’un caractère général, le talent dans l’écriture pour l’humour et l’actualité de l’équipe d’Infoman : Jean-René Dufort, Richard Gohier et Pascal Lavoie, se voulait tel un bon apéritif pour le Bye Bye. Dufort tourne avec brio l’actualité pour la rendre à son plus satirique et scabreuse, sa revue de l’année, démontrant les recoins sombres du récit des événements, d’une intelligence bien caustique. Vu le croisement entre l’humour et le journalisme, Dufort utilise la valeur documentaire et archivistique de l’image et du son, soit pour mieux ridiculiser ou esquinter les acteurs de l’actualité, en suivant ses grandes lignes pour l’année 2012. Cependant, Dufort est habile afin de nous confectionner un clipshow, sans nécessairement dépendre du matériel des épisodes marquants de sa saison 2012, tout en nous présentant des compléments supplémentaires et inusités à son Infoman 2012, au travers de sa perception grinçante, délicieuse et cynique, mais véridique..


Bye Bye 2012


Pour une fois, j’étais franchement surpris du calibre du Bye Bye, car l’équipe du tonnerre(acteurs, réalisateur et auteurs) qui a produit le Bye Bye de l’année dernière, était de retour. Neuf auteurs ont produit notre spectacle. Ce sont neuf visions très différentes et contradictoires qui peuvent soit faire échouer l’émission de fin d’année ou de le réussir pleinement, ce qui fut le deuxième cas. Ils ont dû faire un remue-méninges avec les auteurs dans une grande salle. On a retenu les meilleures idées qui englobèrent une heure approximative de télévision. Par la suite, ce personnel d’auteurs se divisa en équipes de trois et en développèrent les textes des sketches, à partir des idées recueillies. Les sept principaux auteurs, J.-F. Léger, Pascal Baurriault, Benoît Pelletier, Louis T et Morissette lui-même, ont choisis les meilleurs sketchs et ont tenté de les « polir » en les réécrivant, dans l’objectif qu’ils soient à un stade final et pensèrent déjà à la mise en scène aux réunions.

Pour cette raison également, il semblait que le Bye Bye avait trop de contenu pour simplement une heure, ce qui se reflètait dans son montage, très fracturé et syncopé. Effectivement dans le montage, on dégage l’impression que les producteurs ont voulu écraser en une heure tout le contenu possible. Le rythme par conséquent devient trop expéditif et les sketchs sont trop courts et durent de 30 secondes jusqu’à deux minutes. Cela est simplement trop dans le style de la publicité pour une émission de variétés, tout de même. Il existe un moment de répit par le passage du Nouvel An qui entrait discrètement à son fameux coup de minuit, avec le caméo de Lisa Leblanc, chantant sa chanson simple et célébrée durant 2012,  Ma vie c’est d’la marde , modifiée dans les paroles pour souligner le passage de 2012 vers 2013.

En revanche, le groupe de neuf auteurs, en ayant François Avard en tant que script-éditeur, a fait ressortir un génie parodique, issu de l’humour de leurs propres sketches. Un génie qui a simplifié considérablement sa réalisation. Le style est encore façonné par les producteurs Véronique Cloutier et Louis Morissette, où on se concentre dans l’imitation de style pour des grands réalisateurs américains, tels que Blake Edwards, Kyan Khojandi et Bruno Muschio, Buster Keaton et Busbey Berkeley pour son attrait à la comédie musicale. Ce qui donne l’assentiment que toute la somme de travail de son réalisateur-coordonnateur Alain Chicoine, fut d’un calibre hautement exceptionnel. D’un côté, je voudrais sérieusement que Chicoine puisse réaliser son premier long-métrage de science-fiction l’un de ces jours, je réserverais déjà ma place dans la salle de cinéma pour une première. Pourquoi la science-fiction ? Eh bien, j’ai adoré la parodie du film The Avengers, « Les Adversers », une ouverture bien frappante et un fait marquant du Bye Bye 2012.

Finalement, on a cédé la place à un humour cinglant, acerbe, mordant et parfois « bon enfant », bref ce qui résulte par conséquent, d’une émission de fin d’année géniale et efficace. Si on reproche encore son humour, il faudra se contenter d’écouter autre chose, parce que je ne pense pas que les créateurs vont changer leur style acerbe et enjoué dans l’humour pour autant, si c’est encore la même équipe du Bye Bye, l’an prochain. Donc, ils veulent faire rire, mais strictement à leur manière.

Toutefois, ce fut un choix judicieux et brillant de traiter de manière détourné, le conflit étudiant, en voulant rire uniquement des personnages politiques liés au grand marasme du conflit étudiant qui a traversé l’année 2012, à partir de Février jusqu’au 4 septembre, le jour des élections. Véritablement, la crise sociale, engendrée par la grève étudiante, ne pouvait presque pas se livrer à la comédie, comme sujet en soi, lorsque l’on pense bien sûr aux manifestations étudiantes. Une période noire et turbulente de l’Histoire, qui est carrément intouchable par la satire et la comédie de vaudeville, cela va de soi. En essayant de le faire, on aurait frôlé immanquablement le goût douteux ou exécrable et la controverse.

Les acteurs du Bye Bye, comme la même troupe de l’année précédente : Michel Courtemanche, Véro Cloutier, Louis Morissette, Joël Legendre et Hélène Bourgeois-Leclerc ont su offrir une prestation régulière, sans être vraisemblablement exceptionnelle. Les invités caméos tels que Jean-Martin Aussant, Geneviève Sabourin et Martine Desjardins, furent savoureux.

Somme toute, ce fut un grand divertissement qui ne connaîtra pas son pareil, jusqu’à l’an prochain, s’ils décident de se surpasser dans leur travail ou d’assurer le minimum, ce qui est déjà bon.

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