Men in Black 3: Un petit film qui clôturera la franchise, ou non

Photo: Sony Pictures
À vrai dire, il ne faudrait pas chercher davantage. Depuis son premier film en 1997, j'ai été un admirateur de cette franchise de science-fiction, dont les trois films furent merveilleusement réalisés par Barry Sonnenfeld. Par conséquent, lorsqu'il fallait amener une nouvelle addition à cette franchise, on se devait de redoubler d'inventivité dans l'univers merveilleux du bédéiste Lowell Cunningham, dont la Bande Dessinée a servi de base pour les films. C'est ce que les producteurs ont fait. Nous assistons à des personnages colorés tout autant qu'à des personnages fades et inutiles. J'avais l'impression que certains ne se mêlaient pas organiquement à l'univers de la série, si je prends l'exemple de l'Agente O, incarnée sans inspiration par Emma Thompson. J'ai l'assentiment que quelques personnages se font introduire dans le film de manière forcée, or l'Agente O est un personnage qui remplace celui de Rip Torn, l'Agent Z. On en déduit que l'acteur Rip Torn était indisponible ou ne voulait plus retourner à la série, alors on décide de le faire crever dans notre troisième volet que voici. Étant donné que Steven Spielberg fut l'un des producteurs exécutifs, il était plutôt difficile de faire marche arrière dans la pré-production ou la production. D'autant plus, en considérant que Barry Sonnenfeld prend à nouveau les rennes de la mise en scène, on devrait s'attendre à ce que l'exécution soit impeccable. Nous culminons à ce résultat, mais nous ne sommes pas arrivés à faire un film qui supplante les autres films de sa série. Cependant, il existe un grand écart dans le temps de dix ans entre le deuxième et le troisième film... Men in Black 2 a été réalisé en 2002. Qu'est ce qui explique cet écart au juste? On ne pouvait se décider sur un scénario ? Normalement, les films d'une franchise à Hollywood, sont produits à deux ou trois années d'intervalle. Le monde à Hollywood avait oublié Men In Black, alors on assiste à un film commercial qui voulait plaire et retrouver son public de fans d'autrefois.


Etan Cohen, à ne pas confondre avec l'un des frères Coen, Ethan Coen, fut l'un des co-scénaristes du film de Mike Judge, Idiocracy. Le film de Judge combinait déjà allègrement la science-fiction et la comédie. Alors en constatant les talents de Cohen pour les comédies de science-fiction, on lui demanda naturellement ses services. Pour sa part, Cohen a réussi à nous créer des personnages savoureux, tout en recyclant pour le troisième film de cette triptyque les personnages du bédéiste Lowell Cunningham. Etan Cohen a bien relevé le défi et nous démontre sa bonne compétence de scénariste hollywoodien, et c'est tout à son honneur. Quelquefois, il est habile à nous faire des personnages bien sentis. Ce coup-ci, il a réussi à mieux étoffer la relation entre les Agents K et J, interprétés respectivement par Will Smith et Tommy Lee Jones/Josh Brolin.


Will Smith, dans ce film-ci, comme dans son oeuvre, ne s'occupe pas d'interpréter un rôle, mais d'être drôle et amusant. Il ne cabotine pas mais il bouffonne constamment, cherchant désespérément à dévorer toute la scène dans tous les coins des décors, en incluant les autres acteurs. C'est probablement dû à sa tendance pour son « surjeu de recherche d'attention », que je ne m'intéresserai plus à ses autres rôles prochains. On peut essayer d'être drôle sans cabotiner ou être irritant. Être drôle, c'est souvent devenir subtil. Jerry Lewis fait du slapstick, mais ce sont les situations qui le forcent à être drôle, cela est un peu la nuance. Aussi, Lewis développe des personnages drôles, c'est un jeu de comédie. Tommy Lee Jones reprend sans grand intérêt son rôle de l'Agent K, ce qui est plutôt désolant et son ennui dans le projet transparaît dans tout le film.


La performance de Michael Stuhlbarg perça définitivement l'écran, interprétant avec candeur et justesse l'extra-terrestre ultra-clairvoyant Griffin. Il vole à lui seul le film de Smith et de Brolin. De plus, je m'attendrai beaucoup plus de lui, en ce qui est question des autres rôles de Stuhlbarg dans le futur. Son jeu de candeur, empli d'innocence, arrive fortement à nous captiver. Même la découverte de Stuhlbarg dans ce film, un très bon acteur, incarne en soi un élément positif. Josh Brolin s'en sort très bien et nous livre une performance efficace en jouant soigneusement le rôle de K, même si c'est un personnage de policier bourru et buté.


En guise de conclusion, c'est un bon petit film, le troisième film de cette trilogie. Si vos attentes sont élevées, eh bien recherchez votre aphrodisiaque cinématographique ailleurs, tout en me permettant de vous suggérer le dernier Dolan, Lawrence Anyways.


5,6*/10

Messages les plus consultés de ce blogue

Hollow Man(2000) - Bande Annonce de Maxime Laperle

Mégantic : un poème descriptif - 10 juillet 2013

L’art du débat : ma première expérience à VOXTV