Sur Twitter, la destruction symbolique de la tour d’ivoire

En principe, c’est ce qui sévit toujours sur Twitter depuis son invention durant l’année 2006, soit au Québec ou dans le monde entier. On développe l’impression que les médias sociaux deviennent uniquement les outils de travail des artistes reconnus, ainsi que des hommes politiques. Alors, en devenant l’outil de travail d’un acteur, ce dernier va vouloir savoir en sondant ses admirateurs, qui seraient de-facto ses followers, s’ils ont aimé ou apprécié sa performance de l’heure, ou s’ils la détestent copieusement. Certains acteurs ou artistes décident d’utiliser Facebook ou Twitter, afin de démontrer qu’ils peuvent être « cools » ou « branchés ». En principe, il faut mettre les choses dans leur contexte, en optant pour un certain discernement. Un média social est également un média de masse, tout comme pour les blogues (anonymes ou pas), la télévision et les journaux et les magazines, ainsi que la radio. Elle n’est que « social » dans le sens que l’on obtient une interaction directe avec la personne. C’est tout simplement ça, et il n’y a pas plus de magie.


Alors, au Québec, pour le monde artistique, ceci m’est révélateur d’au moins une chose, les médias sociaux entraînent la destruction symbolique de la tour d’ivoire chez les artistes. Il n’y a plus de séparation entre l’artiste et la masse dans son sens premier, or il y a une séparation qui se persiste dans la virtualité de l’Internet. L’Internet devient le milieu « sécuritaire » pour que princes et plombiers puissent cohabiter le même espace. On ne pouvait faire cela qu’une fois pendant les années 70, et cela s’appelait le Studio 54 à New-York, entretenu par l’excentrique Steve Rubell, la foule ordinaire de gens très beaux et ordinaires, se mêlait tour à tour avec les vedettes hollywoodiennes et new-yorkaises dans la danse, l’alcool et le sexe dans la mythique mezzanine de la discothèque.


Maintenant, Twitter est un Studio 54, à l’échelle planétaire pour tout ceux qui savent se servir d’un média social comme outil de travail exclusivement. Certains artistes détestent Twitter, pour la plupart, parce qu’ils ne veulent rien savoir de la foule, ni des leurs fans, ni de leurs imprésarios ni rien. De toute manière, Twitter n’est pas vraiment fait pour des artistes qui veulent se tenir à l’écart de la masse. Si vous êtes comme cela, bien essayez donc d’utiliser l’Internet uniquement pour recevoir votre courriel.

Parmi les vrais artistes, il y en a qui veulent toujours divertir la masse, sans nécessairement lui parler directement individu par individu, « twitteux » par « twitteux ». Ils veulent que l’on apprécie leur travail, tout en ne voulant pas se faire embêter par le reste du monde. C’est une attitude : « Bon, j’ai fait mon œuvre. Tu l’as vu ou entendu là. Là maintenant, dé****** et f**** moi la paix, mon h"%*. »

Dans la réalité, la tour d’ivoire va toujours exister où l’artiste va vouloir se retrancher du peuple pour mieux y être seul et être en paix. Alors ce qui est certain, est que l’on ne décide pas de venir sur un média social.



-M.L



Le 24 avril 2011

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