SuckerPunch/Réal :Zack Snyder, Scén :Zack Snyder et Steven Shibuya – Dementia Profundis dans le visuel snyderien








Morale désuète de ce film : Survit en te battant corps et âme pour chercher ta liberté. Surtout lorsque l’on veut se battre pour cette liberté dans l’essor de notre imaginaire, ce qui est très contre-productif.

Par où il faudrait commencer avec ce tout nouveau film de Snyder, parce que le film est d’une démence profonde en tout, soit au niveau de son style visuel et de son histoire ? Je ne suis pas vraiment certain de ce que j’ai vu voilà une heure et demie fut vraiment un film, ou tout simplement le long rêve sinueux empli de voltige et d’irréalité de Snyder.

La réalisation

Zack Snyder, avec ce film, est devenu un maître en arts plastiques, parce que toute la valeur de son film repose uniquement sur la beauté plastique de sa cinématographie et de ses énormes séquences d’action, où nous assistons aux rêves de combat singuliers de son personnage principal, Baby Doll, incarné par Emily Browning. Le style du film réside dans sa grande imprégnation de l’anime japonais, et nous développons l’impression de voir un immense anime japonais de Hiyao Miyazaki, mais en live-action cette fois-ci. Les personnages sont très caricaturaux dans le manga japonais, dans le sens qu’ils n’ont aucune physiologie concrète comme des filles blanches normales de l’Occident. Les filles sont des adolescentes de 19 ans, et au Japon, les protagonistes sont des jeunes filles de 16 à 19 ans. Mais aussi ce qui est un thème récurrent est la perversion de la sexualité.


Les séquences de rêve chez Baby-Doll, sont faites d’une époustouflante virtuosité dans l’animation numérique, et dans sa mise en scène. C’est totalement à s’y méprendre et c’est d’une fluidité parfaite, que cela en est presque divin. En dehors de son contexte présent, le film pourrait être nominé pour le son, ses effets visuels, ses effets spéciaux et son animation numérique pour les Oscars advenant. Nous restons immolés de stupeur et de suprise par le réalisme de l’irréalité du monde imaginaire de Baby Doll, par définitivement tout. Snyder voulait dans toute la démesure des effets spéciaux, dépasser les limites et l’énergie du film révélateur d’Ang Lee, Tigre et Dragon. Or, Snyder n’a pas dépasser les limites, il les a anéantis et a ensuite poser ses propres limites. Le film est absolument dément dans sa réalisation, c’est un long rêve sinueux et sauvage que l’on passe à travers en n’ayant aucune cohérence.

Dénué d’histoire
Voilà le plus grave défaut du film, il n’a pas vraiment de scénario, et le film au complet n’a pas d’histoire. Il est dénué de toute forme de cohérence et de cohésion. En principe, ce qui peut constituer une histoire est l’évasion de Baby-Doll, ainsi que ses camarades d’un hôpital psychiatrique. Cependant, le film est sinueux et claudique dans le déroulement propre de son intrigue, même il reste à croire qu’il n’a plus d’intrigue puisque le récit prend des tournants absolument ridicules.
 L’hôpital psychiatrique devient un cabaret sans raison et sans rime. Nous devons comprendre que c’est l’imaginaire propre du personnage de Browning, mais cela ne fonctionne pas, et nous en restons avec des trous massifs dans sa scénarisation. Nous vivons dans l’imaginaire de Baby-Doll, lorsque celle-ci doit s’évertuer à danser pour tout le monde : maîtresse/chef-psychiatre et les danseuses/condamnés, et on ne voit pas les chorégraphies en question. Emily Browning ne sait pas danser ? Une belle fille comme elle, non je ne le crois pas.


Or, Shibuya et Snyder ne savent pas quoi faire pour livrer la force d’une histoire, ils ne l’ont tout simplement pas fait, et ce que nous avons est un assemblage de scènes ayant aucun rapport mutuellement l'un à l'autre. Par conséquent, nous assistons, comme je l’ai mentionné, à un rêve filmique de Zack Snyder, puisque les rêves sont à l’opposé des histoires. On n’essaiera pas de psychoanalyser Zack Snyder, car le film en particulier ne possède aucunement cette profondeur pour le faire. Tout ce que l’on sait du subconscient de Snyder est qu’il aime beaucoup les jeunes femmes.

L’interprétation

Les performances de la quintuplé d’actrices, Emily Browning, Abbie Cornish, Jena Malone, Vanessa Hudgens et Jamie Chong sont tout de même solides. Mais le film s’arrange pour qu’elles deviennent des personnages de manga et d’anime japonais, alors il devient difficile d’évaluer une performance sérieuse. Pour les cinq actrices, elles sont sompteuses, aguichantes et ravissantes, et elles incarnent toutes un jeu plaisant de sexualité. Cela marche pour des adolescents, mais plus pour moi, je regrette.


Browning, quant à elle, lors de toute cette animation numérique, a-t-elle vraiment livré une performance ? Elle est froide, inquiète, dure et pleureuse, mais elle ne cherchait pas à détenir une personnalité. Elles servent comme des agents pour des personnages qui sont, gracieuseté de Snyder et de Shibuya, incroyablement mal écrits. Les personnages des amies de Baby-Doll sont très creux, et les actrices essaient de faire le plus avec le peu de ce qu’ils reçoivent du scénario.


La seule valeur réside en soi aux séquences d’action dans les rêves d’un personnage, mais dans un film continu, si c’est uniquement cela la valeur, ce n’est plus grand-chose. La seule raison, on a fait des cinématiques de jeux vidéo de Playstation 3, plutôt que d’un vrai film.


2.0*/5

M.L


Le 28 mars 2011

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