Réponse à l’article d’Émilie Dubreuil « Sommes nous que six dans la cité ? »

Pour une première fois, ceci est un blogue qui sera malgré tout une riposte à l’article de Dubreuil, en ce qui concerne s’il y a effectivement rien que six critiques à Montréal. Ceci est l’article de Dubreuil , et maintenant outrepassons à ma réponse, si on le veut bien.


Il est fort vrai que l’on peut tout aussi bien en avoir assez des mêmes critiques, car à Montréal, tout comme au Québec en général, j’ai l’impression que ce sont toujours les mêmes qui font de la chronique culturelle. Certes, en tant que journaliste, il faut savoir se démarquer du lot, que ce soit pour n’importe quelle raison d’ambition. Et la raison d’ambition serait ceci : le journalisme à Montréal agit comme une vile maîtresse, tout comme les arts. Le journalisme, c’est sélectif dans la mesure que ça choisit les personnes dont il en façonnera les carrières. Des futurs journalistes peuvent travailler d’arrache-pied, mais ils n’auront pas nécessairement une grande reconnaissance de leur travail. Alors, la reconnaissance d’une manière assez globale devient juste une question de temps. Les rivalités entre journalistes, à Montréal, tout comme à New York, sont très féroces, du fait même. Alors, vous pouvez excuser l’anglicisme, mais c’est « sink or swim ». Par conséquent, les journalistes se compétitionnent entre eux pour dénicher des scoops ou des histoires, en exclusivité ou ce que l’on voudra. Tous les journalistes compétents (parce qu’il y en a également des incompétents), doivent être autonomes dans leur recherche d’information.


Afin d’en illustrer un exemple, il y a la carrière de Bob Woodward, le célèbre et grand journaliste du Washington Post. Woodward a gradué d’un baccalauréat ès arts en Histoire, de l’Université de Yale, et a déménagé à Washington, afin de se trouver du travail comme journaliste. Il avait appliqué au Post lui-même, et conclusivement l’un des éditeurs de pupitre Harry Rosenfeld voulait le mettre à l’essai durant trois semaines. Woodward, durant ces trois semaines n’arrivait pas à faire publier un seul article. Alors, Rosenfeld le mit à la porte, dû à son manque d’expérience. Par la suite, Woodward appliqua à un plus petit journal, situé quelque part au milieu du Maryland, nommé Le Washington Sentinel, et apprit les ficelles du métier de journaliste. Un an plus tard, il réappliqua au Washington Post, et travailla sur de nombreuses articles et histoires, comme un journaliste d’enquête travaillant sur des faits divers. Ce n’est que plus tard, qu’il fit sa plus grande enquête avec Carl Bernstein, celui du Scandale de Watergate de la présidence de Richard Nixon.


Tous les futurs journalistes canadiens ou montréalais peuvent bien prendre exemple sur la carrière et la vie de Bob Woodward.


Il existe très peu de chroniqueurs culturels, parce que la compétition est plus grande parmi des journalistes, qui ne veulent faire rien d'autre que de la culture. La culture, c’est sécuritaire, ce qui serait à l’opposé du journalisme d’enquête, ou du journalisme d’enquête judiciaire. On ne travaille pas en risquant sa vie à des périls, dès que l’on fait de la chronique culturelle. Mais je ne respecte pas souvent la forme du journalisme culturel. Moi-même, j’en fais du journalisme culturel dans les arts et le divertissement, parce que c’est mon créneau de prédilection, et au fait, que la critique de théâtre et de cinéma serait ma spécialité principale. Alors, pour la chronique culturelle, cela fait de moi une autorité, en revanche. Cependant, j’ai plutôt tendance à respecter les journalistes d’enquête, puisqu’après tout, c’est du vrai journalisme.

Aussi, il est vrai que l’on a l’impression qu’il n’a rien que six critiques : Petrowski, Homier-Roy, Nuovo, M-C Blais, Christine Charrette, et le reste. J’en ai l’impression que ce sont toujours les mêmes qui font de la critique mainstream, dans les grands journaux, et je suis complètement d’accord avec vous, il n’y a pas une plus grande diversité de points de vue.

Somme toute, si cela pourrait vous rassurer : il y a finalement moi. C’est ce qui fait le septième critique dans la métropole, et de plus, je suis encore jeune. Je ne suis pas un boomer, ou quelqu’un de la Génération X, alors j’apporte un frisson nouveau de fraîcheur. Alors, comme un mauvais titre de film de série B, cela fait de moi « Le 7e homme ». Un chiffre qui est bien rond et bien chanceux.

Quand j’y pense, je ne m’intéresse plus aux chroniqueurs que vous avez mentionnés dans votre article, voir même nullement. Je me considère plus compétent que les autres en tout, je ne fais confiance qu’en mes propres opinions et visions des choses, lorsque les avis des autres journalistes deviendront nettement questionnables. Si j’ai 714 followers sur Twitter qui peuvent suivre mon blogue, alors on en déduit que je suis capable d’avoir mon lectorat.

À propos d’un dernier point, les journalistes qui posséderaient une opinion sur tout. Ce n’est pas trop bon d’avoir une opinion sur tout, parce que lorsque l’on veut avoir une opinion sur tout, on serait porté à dire n’importe quoi. Lorsque l’on veut dire n’importe quoi sur tout, tout comme n’importe quelle mièvrerie sur tout, on ne devient plus un journaliste, mais un clown ou un artiste.


-M.L

Le 5 mars 2011

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