Le Discours du Roi/Réal : Tom Hooper et Scén :David Seidler



(N.B: Maudit, je l'ai fait un peu à la rate, je dirais, ou non probablement on verra.)

Depuis que je l’ai vu, justement au milieu de ma soirée, je ne pouvais pas croire comment ce film m’a laissé une assez longue impression. Je ne voulais point que le film puisse se terminer en toutes circonstances. Si la durée de projection avait été de 50 ans, j’aurais peut-être été dans cette salle pendant 50 ans, parce que je voulais tellement que ce film soit sans fin. Que dire, pour un film définitivement oscarisé sous toutes ses coutures : Meilleure réalisation, Meilleur acteur, (Colin Firth), Meilleur film et Meilleur scénario, je me suis attendu à une terriblement belle expérience.



Au début, il fallait comprendre le vrai problème du roi, qui ne semblait pas pour moi comme un énorme problème en soi. Ce n’était rien que sa nervosité et son émotion qui provoquait son bègue. Quand on voit des scènes avec lui-même, ainsi que sa famille, il s’enfourche dans ses mots, mais ne bégaie pas atrocement. Ce n’est rien que dans les discours publics que son bégaiement est hors de contrôle. Dans la salle de cinéma, lorsque je voyais le roi George VI aux prises avec ses difficultés, je me disais toujours intérieurement : « Crisse, t’as rien qu’à dire une idée à la fois… Structure ta pensée… C’est juste une idée à la fois, c’est tout. C’est rien que ça parler ». Firth est carrément un génie pour susciter cela chez moi.

Le film est d’une fluidité parfaite, tout en étant construit dans une simplicité désarmante. Le style de la mise en scène chez Hooper est le degré zéro du style, tout se fait dans un classicisme simple, en ne cherchant pas dans le baroque ou dans le fla fla. Tout s’est construit simplement, et il n’y aucun effort de stylisation. Mais dans ce classicisme, on peut repérer des influences, tels que le cinéma d’Howard Hawks, dont ce dernier ne veut jamais aller par quatre chemins afin de nous exposer une histoire. Étant donnée que c’est le premier film de Hooper que j’observe, je ne peux dénuer les traces de la personnalité de Hooper qui vont faire le style, parce qu’il semble ne pas en avoir trop. Hooper peut faire réfléchir au même travail de Hawks, tout comme celui de Frank Capra, parce que tout ce qui réside dans la mise en scène reflète également une simplicité épurée. On n’expérimente rien parce que le film est une pièce périodique d’un monarque, et si on s’efforcerait à effectuer une stylisation, on en serait sauvagement critiqué. Si je raconte l’histoire d’un monarque dans l’histoire anglaise, je dois le faire le plus simplement possible, sans vraiment en rajouter, et ce fut l’option de Hooper.


L’histoire est également d’une fluidité parfaite, et les dialogues ne paraissent point surfaits, ni même ridiculement pompeux ou exhaustifs, lorsqu’il s’agit de personnages monarchiques. Malgré que son vénérable lauréat David Seidler puisse gagner son Oscar un peu sur le tard ; il n’est jamais trop tard afin qu’il puisse nous construire des personnages d’une remarquable profondeur. De ce fait, je vais continuer d’adorer tous les personnages de Seidler, durant tous les films qu’il contribuera à l’avenir. Même s’il est question d’un drame biographique d’un monarque, pouvant paraître assez banal, Seidler est capable de nous rendre un personnage intéressant en le rendant implacablement humain, tout comme dans la performance iconique de Colin Firth.


Colin Firth est absolument d’une brillance captivante et inouï dans le rôle premier du roi George VI, c’est une performance littéralement shakespearienne et qui éclipse aisément les performance de tous les autres acteurs. Firth joue d’une manière où il est au-dessus des autres acteurs, et se nourrit mutuellement. Helena Bonham-Carter est splendide dans le rôle de soutien de son épouse, la duchesse devenant la reine, puisqu’elle sait devenir tout aussi aimante,et élégante que piquante comme le poivre. Mais de sa performance, il n’y a pas vraiment à dire de plus, quoique ce n’est pas un rôle qui lui est taillé pour elle, celui d'une reine. Geoffrey Rush reste au-delà du sublime en étant l’orthophoniste Lionel Logue, un acteur raté qui doit faire part de ses bons soins au roi George, en lui passant à travers la gamme des cours de théâtre et d’élocution, afin de lui redonner confiance en lui-même.


En règle générale, il faut absolument le voir et mettre ce film ultimement dans sa vidéothèque, tout comme les autres classiques.



4.7*/5

M.L

Le 20 mars 2011

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