La cérémonie des Oscars 2011

The King's Speech, film de l'année 2011

Dès que le spectacle débutait vers 8 heures, dans la soirée avec tout l’essor de son « pre-show », je ne voulais manquer une seconde de plus, de mon Superbowl artistique, que je nomme ainsi The 83rd Annual Academy Awards. Alors, en empoignant la télécommande, tout en relâchant l’ordinateur, je fus campé au poste. Vers la toute fin, j’ai eu tout de même de l’émotion mitigé envers les gagnants, mais le spectacle du gala en lui-même aurait pu être mieux fait. Ce qui est drôle, est que je suis probablement le seul blogueur de cinéma au Québec qui n’a pas encore totalement vu tous les films en lice pour meilleur film. Je ne m’en excuse pas non plus, parce que j’ai aussi une vie après tout et je dors le soir. Et c’est un large total de dix films, ce qui inclut également un long métrage d’animation de Pixar, Toy Story 3. Une toute première pour l’année de l’Académie, dès que l’on considère qu’il y a généralement une somme de cinq films nominés pour l’année. Cependant, il m’est assez bien de le constater, puisque depuis deux ans, j’ai arrêté de voir les Oscars, puisque c’est une fête du cinéma commercial, en gros. Les fêtes du cinéma, à proprement parler, seraient les festivals européens en cinéma, tout comme à Cannes ou à Venise principalement.

L’animation du gala

L’animation du gala des Oscars laissait littéralement à désirer. J’en étais même totalement déçu, parce que j’adore James Franco et Anne Hathaway en tant qu’acteurs, certes, mais l’animation d’un gala important comme les Oscars n’est pas vraiment leur force première. Anne Hathaway, en multipliant les robes et les designers à chaque entrée en scène, n’est pas complètement arrivé à m’allumer, ni James Franco d’ailleurs. Franco et Hathaway sont épris d’un malaise à chaque fois qu’ils essaient de faire de la comédie, et on ressent péniblement ce malaise.

Les blagues et les gags qu’ils font manquent leur marque à chaque fois, et tout ce que l’on ressent c’est un ennui et un malaise qui traverse les acteurs, lorsqu’ils essaient d'être un peu plus enjoué. Par ailleurs, on développe le pressentiment qu’ils ne savent pas quoi faire pour animer, et ils n’ont le pas le réflexe et le sens improvisationnel de la fraction de seconde pour la comédie. Lorsqu’on anime, il faut insuffler un sens dynamique pour tout, même si ça nous tue de le faire. On sent qu’ils ne sont pas drôles, parce qu’en outre, ils ne s’amusent pas avec le public. Pour une première fois aux Oscars, James Franco est un acteur en lice pour meilleur acteur pour le film de Danny Boyle 127 Hours dont l’oeuvre est elle-même nominée pour meilleur film, co-anime le gala avec Anne Hathaway. Bien oui, naturellement il n’était pas tout à lui, à cause de la grande charge de stress de sa nomination. Il fut tout simplement figé. Pourquoi animerait-on un gala, quand on est également un acteur hollywoodien nominé pour meilleur acteur aux Oscars ? Pour l’argent, peut-être.

Meilleur acteur et actrice

Des acteurs et des actrices incroyables tous et chacun furent nominés pour meilleur acteur et meilleure actrice. Entre autre, je fus satisfait que Colin Firth, ainsi que Nathalie Portman puissent remporter respectivement l’Oscar du meilleur acteur et de la meilleure actrice, parce que comme je le vois dans les extraits, leur performance est absolument sidérante. Nathalie Portman, puisque dans ma critique de Black Swan, Portman joue d’un merveilleux froid glacial compétitif, ce qui aurait probablement plu aux autres critiques. Colin Firth reste absolument brillant, lorsqu’il communique à un auditoire perplexe, tout l’essor de sa difficulté afin de s’exprimer correctement, en campant prodigieusement un roi bègue. Nous examinons la vulnérabilité de Firth, lorsque lui-même qu’il n’est pas la hauteur d’être un monarque, dans The King’s Speech.

L’Oscar du meilleur film étranger

Lorsque le film de Denis Villeneuve Incendies a perdu contre le film de la danoise Susanne Bier, In a better world(2010) je fus visiblement surpris. J’en étais complètement interloqué, car je me demande quel genre de film aurait été meilleur que le film de Villeneuve. Bien sûr, je n’ai pas encore vu le film In a better world, et je devrais probablement commencer à le chercher partout dans les salles de cinéma. Or, si on est encore à Montréal, on ne peut essayer de les trouver, et il va falloir que je fasse comme tout le monde et attendre que le DVD sorte à la Boîte Noire, dans la large section Danemark. Ici, c’est foutument idiot de trouver un film étranger qui serait encore dans les salles de cinéma à Montréal.

Bien oui, c’est quand même dommage, parce que l’on ne pourrait rivaliser avec la qualité du dernier film de Villeneuve. Bien ce qu’il lui reste à faire, en parlant de Villeneuve, serait de gagner l’Europe, si ce n’est déjà fait, avec le film Incendies, tout comme Les Invasions Barbares d’Arcand.


Les meilleurs scénarios

L’Oscar du meilleur scénario original fut décerné probablement à un vieil auteur d’expérience, David Seidler, pour le film The King’s Speech. Il le mérite mille fois, car ce n’est rien qu’avec un auteur d’expérience, que l’on est capable d’extraire un bijou en papier du charbon volcanique de l’histoire anglaise. Le plus brillant exemple d’un scénario oscarisable serait cette merveilleuse scène de dialogue entre le roi lui-même George VI, ainsi que son orthophoniste Lionel Logue, interprétés respectivement par Colin Firth et Geoffrey Rush :

LIONEL :- I do not approve of your smoking, your highness, it’s terrible for the lungs.

ROI- My physician tells me it helps me relax my throat.

LIONEL- Well, he’s an idiot.

ROI- He’s been knighted you know.

LIONEL - Well then, it’s official.

Oui, cette amusante joute de répliques me fait un peu penser à la chanson du Roi Dagobert, tellement que le roi peut paraître clown, sans le savoir.

Aaron Sorkin, quant à lui, remporta le meilleur scénario adapté, pour le film de David Fincher, The Social Network. En soi, si on considère le calibre du talent de Sorkin, ça n’étonne personne tout comme moi, puisque c’est pratiquement un génie de son domaine. Certes, il ne faut pas oublier que c’est l’auteur du film A Few Good Men, un classique théâtral au cinéma, qui fut réalisé par un bon metteur en scène Rob Reiner. D’autant plus, Sorkin fut dans le passé le créateur de la télésérie The West Wing, ce qui mettait en vedette Martin Sheen. Aujourd’hui, je ne serais pas étonné qu’il puisse remporter le Prix Nobel de Littérature, un de ces jours.


Meilleure réalisation

L’Oscar du meilleur réalisateur fut promu à Tom Hooper, le cinéaste britannique de The King’s Speech. C’est probablement le premier Oscar que reçoit ce metteur en scène qui prend dorénavant  la nouvelle relève dans cette atmosphère hollywoodienne. Durant les années 90, Hooper réalisait des téléromans et des feuilletons télévisuels, avant de s’attaquer au 7ème Art dans les années 2000, avec son premier film marquant The Damned United, réalisé en 2009. Auparavant, il fit des films pour la télévision, tels que Red Dust et Longford.
Hooper l’a remporté littéralement de justesse, à un micro-cheveu même, dès que l’on considère les autres nominés en lice : les frères Coen, Darren Aronofsky, David Fincher, David O. Russel.

Bref, tous des grands réalisateurs, et c’est carrément par la peau des dents qu’il le remporte. Or, les frères Coen avaient déjà remporté un fort nombre d’Oscars avant. Entre autre, deux de leurs films furent oscarisés : Fargo(1996) : Meilleur scénario original, et No Country for Old Men(2010) : Meilleur scénario adapté, Meilleure réalisation, et Meilleur film. Et pour ce film, No Country For Old Men, Javier Bardeem a gagné l’Oscar du meilleur acteur. Il faut tout de même outrepasser vers autre chose et laisser la chance aux autres, non ? Il serait temps.

En somme, ce fut mon large tour d’horizon des Oscars, j’espère que vous avez apprécié, et mon prochain article sera au sujet du film oscarisé, The King’s Speech. Je vais procéder à une analyse filmique, au lieu d’une critique.


M.L

Le 28 février 2011

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