Black Swan/Réal :Darren Aronofsky Scén : Andrès Heinz, Mark Heyman et John McLaughlin



C’est probablement ma dernière critique avant de prendre véritablement relâche pour les fêtes, et j’essaierai de rendre cette critique la plus bâclée possible, parce que l’on est bel et bien le 24 décembre (i.e le réveillon de Noël). D’autant plus, c’est la dernière critique de l’année 2010, et on va terminer de manière raisonnable, sans trop de flafla. Personne ne me paie pour faire des critiques, alors la qualité ne serait que subjective. Aussi, je veux manger de la dinde Butterball, complètement cuite et à point, et qui est d’une magnifique couleur rouge ambre. Un délice de friandise pour mes prunelles qui deviendra un délice de diable entre mes dents,. Vous voyez, je tiens très à cœur la satisfaction de mon lectorat.

C’est un film tout à fait génial. Que ce soit pour la réalisation, la scénarisation et l’interprétation des acteurs principaux, le film d’Aronofsky est parfait sous toutes ses coutures. Or, comme d’habitude, Aronofsky a la bienheureuse manie de nous produire des œuvres parfaites. Tout est trop éblouissant, mais je vais parvenir quand même à lui trouver un défaut quelconque. Sans que le commun des mortels le sache, Black Swan est probablement le film le plus fort de toute la filmographie d’Aronofsky. Black Swan, en principe, serait le premier film, à la suite de son film nominé aux Oscars en 2009 The Wrester, où le travail d’Aronofsky serait tout aussi comparable que celui de Roman Polanski. Même que l’on devrait dire, Black Swan incarne tout ce qui serait issu d’un Roman Polanski d’autrefois, dans les exemples de Répulsion(1965), Chinatown(1974), Le Locataire(1976) et Rosemary’s Baby(1968). Polanski aujourd’hui, optera pour le réalisme du néo-noir : The Ghost Writer(2010), et délaissera définitivement le film d’horreur psychologique, tout comme son dernier film de ce genre The Ninth Gate(1999).

Black Swan, est une histoire étrange qui arrive à entremêler du Kafka et du Lovecraft ensemble, en utilisant le contexte d’un ballet de conservatoire à New York. Bon déjà tout de suite, ceci fait l’écho d’un univers déjà polanskien. L’histoire d’horreur et de suspense new-yorkaise met en scène Nina Sayers, une ballerine de profession travaillant à son conservatoire, interprétée par Nathalie Portman. Sa mère Erica Sayers, interprétée de mesure concise par Barbara Hershey, est une ancienne ballerine, dont la carrière avait échoué en battant de l’aile en cours de route avec la naissance de sa fille Nina. Nina est une ballerine d’une farouche compétivité, et elle veut incarner coûte que coûte le rôle du cygne noir. Le grand rôle premier du ballet Swan Lake du grand Tchaïkovsky. Ce qui suit, est une espèce de descente aux enfers, lorsque Nina sombre dans une drôle de folie. Le genre de folie qui reflète l’œuvre de Kafka, et de Lovecraft. Reste à savoir si Kafka et Lovecraft auraient mieux écrit l’histoire que les trois scénaristes. Or, tout le film garde son style à la Roman Polanski. Un réalisme de néo-noir, qui se dirige vers un réalisme imaginaire de la folie.

L’interprétation de Portman reste encore la plus magnifique, parce que l’on sait apprécier tous les mois ou les années de formation de ballet pour qu’elle se prépare pour son rôle de ballerine. Mise à part de son entraînement de ballerine, Portman propose un jeu glacial qui est très inspirée, livrant une performance solide. Mila Kunis, celle qui interprète Lily, est excellente dans son rôle de soutien, puisque le rôle lui va naturellement bien, mais elle n’a presque rien comme scène de danse. C’est très dommage, cependant le film n’est pas un musical en partie, mais un maigre film d’horreur psychologique. Toutefois, c’est une performance douce et compacte qui s’est fait avec beaucoup de retenue. Vincent Cassel interprète froidement le rôle d’un entraîneur lubrique Thomas Leroy, devenant la fenêtre sur le monde de l’industrie des arts de la scène. Un monde, dans ce film d’Aronofsky, qui est tout aussi sclérotique et néfaste que le monde d’Hollywood. Un léger commentaire social ? Ce qui est très décevant, serait Winona Ryder dans le film, car elle joue un rôle minuscule. Le seul problème : le rôle est beaucoup trop microscopique pour son talent. Eeesh ! Elle interprète de façon minimale, Beth MacIntyre, une ballerine amère, flouée de son grand rôle de cygne blanc par le personnage de Cassel. Le rôle des milliards de starlettes de Broadway qui se font flouées par leur gérant ou leur agent, à New-York.

Le film dans son tout, est complètement magnifique. Et c’est aussi un must de critique, pour voir absolument pendant le temps des fêtes, si vous n’avez rien à faire d’autre que de manger de la dinde et des atacas.

4.0*/5

M.L

-Le 24 décembre 2010

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