Le goudron d'un anti-intellectualisme québécois - 15 mai 2010

La littérature existe depuis la nuit de son temps. Tout comme n'importe quel art, on y distingue la naissance de deux etres : l'artiste et le critique. l'artiste, avec le modicum de ses talents, doit réussir a forger une oeuvre, en puisant dans tout son impulsion, sa soif de vivre et sa passion. Tout ce qui compte dans la rage de son auteur, est qu'il soit capable de concevoir une oeuvre finie qui va soit émouvoir ou illuminer son sujet-lecteur, auquel son travail va lui etre adressé.

Son lecteur absorbera tout le génie refoulé et incompris, recelé dans l'ouvrage littéraire. Plus que livre sera une brique et non une plaquette, plus que la curiosité intellectuelle de la personne voudra manger la dite brique, jusqu'a sa toute fin.

La littérature fonctionne comme cela, ni plus ni moins : cela semble bien simple non ? Bref, peut-etre un peu trop simple. Il y a l'auteur, ensuite il y a son lecteur. Or, dans son lectorat ( le public de lecteurs ), il existe certes l'intellectuel, et de l'intellectuel, on discerne quelquefois, a bien ou a regret, le critique. Cependant, tous les critiques ne sont pas des génies, et meme s'ils le voulaient, ils se proclameraient des "génies par outrance".

Ce ne sont que les faux Lauréats Nobel de littérature, et eux se croient au-dessus de tout le monde dans toute l'effervescence de leur arrogance creuse. Il n'y a que les plumes et leurs propres conneries : acerbes, insipides et désuettes. Ce n'est plus vraiment l'écriture qui les aurait choisie, en discutant de chroniqueurs culturels ou de critiques. Tout ce que la forme et le fond ne pourraient refléter, est le noir risible et vacueux d'une mentalité contemporaine auto-détruite.

Les critiques ne savent plus réfléchir a propos des oeuvres et trouvent dans le désarroi que leur propre opinion va suffire pour tout. Non, dans l'opinion, il n'y a pas de critique réel qui se produit, parce que l'opinion ne réside que dans la superficialité, et la trivialité de la petitesse d'esprit. L'opinion est rien, tandis que les faits, les preuves, les exemples et l'argumentation sont tout. Nous examinons un pays de par le strict pouvoir de son 5e état: la presse médiatique et écrite. Mais, il n'y a que le goudron d'une pensée uniforme, provenant de dits intellectuels, allant de leurs théories fumantes sur presque n'importe quoi comme sujet. C'est fou comment que la mort de la pensée sévit au Québec.

Seulement a Montréal, il n'existe qu'un ou deux quotidiens, qui possedent amplement de la cervelle. Le reste de la presse écrite n'est rien que la fange. J'en ai véritablement marre des opinions inutiles, n'ayant aucune valeur en rien. L'opinion, semblable a l'homme de la rue, ne vaut rien. Si on le valorise, la savoir va se perdre.

En ce qui aurait trait de l'auteur, devenant lui ou elle-meme un ordre établi, est des qu'un romancier ou un essayiste évolue dans son propre prestige au fil du temps, il en advient que l'auteur deviendra un ordre établi. Ca se fait a courant ou a contre-courant. Shakespeare est reconnu et sacré en grand auteur depuis des temps immémoriaux, par conséquent, il devient un ordre établi. Personne ne doit rien écrire de négatif du génie de Shakespeare, par contre on peut aimer ou pas son talent.

Des qu'un ou une journaliste, qui n'est pas nécessairement un grand auteur, se considere comme un ordre établi, il devient dangereux. Toutes ses paroles, ainsi que ses actions détiennent un poids plus important que l'on devrait leur rendre crédit.

Et pourtant, pourquoi devrait-on encore parler d'intellectuels ? L'intellectualisme, dans nos médias, tout comme pour la "culture", n'en devient qu'une mort lente, et surtout agonisante. De premiere abord, on ressent quelque part au Québec de la mortalité d'une curiosité intellectuelle véridique. Également, une vérité qui est presque absolue sera toujours celui-ci : ce n'est que par l'obscurité voulue de son cinquieme état, que le citoyen au plus riche vers le plus humble, se vautrera dans l'empire du silence.

Si on remarque l'Histoire du Québec, nous avons la facheuse tendance d'oublier nos génies. C'est largement plus qu'un simple manque de fierté, parce que l'on discute d'un manque d'amour-propre, ainsi que de l'auto-dénigrement.

Récemment, je viens justement d'apprendre que Monsieur Jean Charest voudrait démissionner de ses fonctions. Personnellement, je l'avais toujours su qu'il était corrompu a la moelle. Depuis que la majorité des chroniqueurs politiques du Devoir et du Journal de Montréal ont relaté des manquements déontologiques de Charest, a l'endroit des commissions d'enquete au sein de la construction, et on ne saurait plus quoi d'autre.

Je le savais depuis tres longtemps de sa corruption. Plus précisément, depuis que j'ai écrit un article pour un journal étudiant, "Le complexe du damné", qui a paru dans ma revue Le Polémique. Je me doutais bien que la corruption sévissait au sein du Parti Libéral. Par contre, le cinquieme état du Québec resta stagnant et flatteur envers son parti, et le premier ministre lui-meme.

Est-ce qu'il va falloir que j'attends le travail de Normand Lester, afin qu'il puisse enqueter sur Monsieur Charest ? Si c'est le cas, Lester aura du pain sur la planche.

- 15 mai 2010

M.L

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